À la recherche du guitariste de Montréal qui a inspiré leonard Cohen
Une décennie après le discours de Leonard Cohen aux Prix Prince des Asturies en 2011, un romancier se trouvait près du court de tennis du parc Murray Hill à Montréal. Il était assis sur le banc où, près de soixante ans plus tôt, Cohen avait rencontré le gitan qui lui avait donné des leçons en échange de quelques pièces. « Derrière moi se dresse toujours la maison où ont eu lieu ces trois uniques leçons », écrit-il.
Il s’agit de la maison natale de Cohen, au 599 avenue belmont, où il vivait encore lorsqu’il découvrit sa passion pour Federico García Lorca et ce jeune guitariste espagnol qui changea sa vie. C’est ce même lieu que le romancier visita en juin 2022, lors d’un voyage de travail, et où commence son roman, à mi-chemin entre la biographie et le reportage. Il y suit la trace de ce mystérieux musicien de rue auquel l’auteur de « Suzanne » dédia son discours ce 21 octobre 2011.
le romancier était présent au Théâtre Campoamor d’Oviedo, couvrant l’événement. Cohen raconta qu’il avait passé la nuit à réfléchir à ce qu’il devait dire, jusqu’à ce qu’il conclue qu’il ne pouvait que remercier la seule personne qui ne l’avait jamais été. Il remonta à la maison de l’avenue Belmont, au jour où il entendit depuis sa fenêtre ce jeune homme jouer de la guitare flamenca. « J’ai adoré. il y avait quelque chose dans sa façon de jouer qui m’a captivé. Je voulais jouer comme ça et je savais que je n’en serais jamais capable.Quand le silence s’est fait, je lui ai demandé s’il me donnerait des leçons. Nous ne pouvions nous comprendre qu’avec un peu de français. Il a accepté, je lui ai montré ma maison et nous avons fixé le prix », se souvenait-il.
Le lendemain, ce gitan, qui avait à peine trois ans de plus que lui, vint chez lui, plaça maladroitement ses doigts sur les frettes et lui enseigna une séquence de six accords. « Ce fut un désastre », reconnut Cohen.Il pensa qu’il ne reviendrait pas le lendemain, mais il apparut. Son jeune professeur insista sur les mêmes accords sur lesquels se basent de nombreuses chansons flamencas. Cohen s’améliora un peu. Le troisième jour, il les avait déjà appris, même s’il n’était pas capable de produire le trémolo avec son pouce. Le public du Campoamor riait devant l’histoire touchante de celui qui est aujourd’hui considéré comme l’un des plus importants auteurs-compositeurs-interprètes du XXe siècle.
Cohen conclut : « Le lendemain, il n’est pas venu. J’avais le numéro de la pension où il logeait à Montréal. J’ai téléphoné pour savoir pourquoi il n’était pas venu au rendez-vous et on m’a dit qu’il s’était suicidé. je ne savais rien de cet homme, ni de quelle partie d’Espagne il venait. J’ignorais pourquoi il était venu à Montréal, pourquoi il y était resté. Je ne savais pas pourquoi il était sur ce court de tennis. Je n’avais aucune idée de pourquoi il s’était enlevé la vie. J’étais très triste, mais je révèle maintenant quelque chose que je n’avais jamais dit en public. Ces six accords ont été la base de toutes mes chansons. Vous pouvez maintenant comprendre l’ampleur de ma gratitude envers ce pays. »
« Aquel discurso me impactó mucho, como a todo el mundo, porque Cohen nunca había hablado de aquel profesor de guitarra que tuvo en Montreal, solo lo había mencionado de pasada en una biografía antigua, sin dar detalles ni su nombre.Fue todo un descubrimiento, porque todos conocíamos su vinculación con España a través de la poesía de Federico García Lorca, pero nadie conocía esa historia ».
Ce discours a profondément marqué le romancier, car Cohen n’avait jamais parlé de ce professeur de guitare qu’il avait eu à Montréal, ne l’ayant mentionné que brièvement dans une ancienne biographie, sans donner de détails ni son nom. C’était une découverte, car tout le monde connaissait son lien avec l’Espagne à travers la poésie de Federico García Lorca, mais personne ne connaissait cette histoire.Il lui a été difficile de la trouver, car aucun panneau n’indique que le célèbre chanteur décédé en 2016 y avait vécu. Il a dû demander au voisin, qui le lui a confirmé avec un demi-sourire : « Oui, c’est sa maison. La légende dit qu’il avait l’habitude de jouer de la guitare ici, dans le parc », a-t-il répondu en lui montrant le chemin qui menait à Murray Hill. Avant de continuer son chemin, il jeta un coup d’œil à l’intérieur et constata qu’elle était vide, avec seulement un vieux piano à queue au rez-de-chaussée.
« En réalité, le roman est la recherche consciente d’un fantôme, car je savais que je n’allais pas le trouver. En fait, j’ai parlé avec Alberto Manzano, ami de Cohen et son biographe le plus crucial. Je lui ai demandé : ‘Ne t’a-t-il jamais parlé de ce gitan, ne t’a-t-il absolument rien dit ?’. Il a consulté les notes de ses rencontres et m’a dit que non. Pas même son nom. C’est pourquoi je savais que c’était une tentative vouée à l’échec, mais je ne voulais pas cesser de le chercher, car pour moi, l’critically important n’était pas de trouver une réponse, mais de formuler la question de qui il était de la manière la plus complète possible. C’était aussi une façon de rendre justice à ce personnage qui est resté en marge de la biographie de Cohen, même si lui-même a révélé qu’il était fondamental », souligne l’auteur.Dans cette quête, se mêlent des passages actuels avec l’enfance et la jeunesse du chanteur. On remonte même à l’arrivée de l’arrière-grand-père de Cohen, un rabbin lituanien respecté, au Canada en 1860. Apparaissent également des épisodes de la propre vie du romancier.
« En réalité, c’est aussi un roman sur le hasard, sur la façon dont les coïncidences et les personnages secondaires déterminent souvent qui nous sommes. Qu’aurait été Leonard Cohen sans ce jeune Espagnol et les six accords qu’il lui a enseignés ? »
À la recherche du guitariste de Montréal qui a inspiré Leonard Cohen
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Résumé de l’histoire
Un romancier se lance dans une quête pour découvrir l’identité du guitariste espagnol qui a inspiré Leonard Cohen. Cohen, lors d’un discours en 2011, a révélé avoir appris six accords de ce jeune homme à Montréal, accords qui ont été la base de ses chansons. Le romancier, fasciné par cette histoire jusqu’alors inconnue, explore la maison natale de Cohen et recherche des informations, tout en incluant dans son roman des éléments de la vie de Cohen et la sienne propre. La recherche est vouée à l’échec, mais l’importance réside dans l’exploration de l’influence des personnages secondaires sur la vie d’une personne, et l’hommage rendu à une figure restée dans l’ombre.
Questions fréquentes (FAQ)
Qui était le guitariste qui a inspiré Leonard Cohen ?
On ignore son identité exacte.
Où cohen a-t-il rencontré le guitariste ?
À Montréal, près de la maison de Cohen au 599 Belmont Avenue.
Pourquoi le romancier cherche-t-il à retrouver le guitariste ?
Pour rendre hommage à cette figure importante dans la vie de Cohen et explorer l’influence des personnages secondaires.
Où Cohen a-t-il appris la guitare ?
Dans sa maison natale à Montréal.
Quelle est l’importance des six accords enseignés par le guitariste ?
Ils ont été la base de toutes les chansons de Cohen.
Qu’a déclaré Cohen lors de son discours ?
Il a exprimé sa gratitude envers le guitariste et a révélé que les six accords appris ont été la base de toutes ses chansons.
Tableau : Points clés de l’histoire
| Aspect | Détail |
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| Personnage Principal | Leonard Cohen, romancier |
| lieu | Montréal, Espagne (mentionné) |
| Événement Clé | Le discours de Leonard Cohen révélant l’influence d’un guitariste inconnu. |
| Motivation | La recherche de l’identité du guitariste et l’exploration de son impact sur la vie de Cohen.|
| Résultat | Une quête vouée à l’échec, centrée sur l’hommage et la question de l’influence des rencontres. |