L’envoyé du Myanmar auprès de l’ONU appelle à davantage de pression sur la junte nationale

Le chef de la délégation du Myanmar auprès des Nations Unies a appelé à de nouvelles actions pour mettre fin aux « atrocités militaires » perpétrées par le gouvernement militaire dans son pays, en réponse à la condamnation de la junte par l’ASEAN à la suite de son sommet du début du mois.

“Pour être très franc, cela ne répond toujours pas à nos attentes”, a déclaré l’ambassadeur Kyaw Moe Tun dans une récente interview accordée à Kyodo News, faisant référence à la dernière déclaration sur le Myanmar de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est.

Kyaw Moe Tun a été nommé ambassadeur du Myanmar auprès de l’organisation mondiale à New York environ trois mois avant que l’armée ne prenne le pouvoir dans ce pays d’Asie du Sud-Est le 1er février 2021, et est resté à son poste malgré les efforts de la junte pour le limoger.

Naypyitaw a informé les Nations Unies d’un projet visant à le remplacer peu après le coup d’État. Mais depuis deux ans, l’Assemblée générale de l’ONU a autorisé Kyaw Moe Tun à continuer d’assister aux réunions au nom de son pays tout en reportant la décision d’accréditer ou non le représentant de la junte birmane.

Kyaw Moe Tun prétend représenter le pays d’Asie du Sud-Est en consultation constante avec les dirigeants civils fantômes, le gouvernement d’unité nationale.

“Nous pensions que les États membres de l’ASEAN pourraient prendre des mesures fortes et unifiées contre l’armée… mais cela ne s’est pas encore produit”, a-t-il déclaré, citant la situation humanitaire dans son pays.

La déclaration du bloc de 10 membres affirme qu’il y a eu « un manque de progrès substantiels » dans la mise en œuvre du plan de paix consensuel en cinq points convenu entre le gouvernement militaire du Myanmar et d’autres pays de l’ASEAN en 2021, et condamne les actes de violence commis par l’armée.

Lors du sommet, les pays membres ont convenu que les présidents actuel, précédent et futur du cadre de l’ASEAN travailleraient en étroite collaboration pour traiter avec la junte du Myanmar. Kyaw Moe Tun a salué cette décision, car elle assurera une « continuité » dans la résolution de la question du Myanmar.

L’envoyé, qui a critiqué les actes de violence et de répression de la junte contre le peuple du Myanmar, a été nominé pour le prix Nobel de la paix de cette année. Il a été inclus par Henrik Urdal, directeur de l’Institut de recherche sur la paix basé en Norvège, sur une liste non officielle des cinq meilleurs candidats pour le prix.

“Nous voulons que la communauté internationale nous aide de manière concrète et efficace”, a déclaré Kyaw Moe Tun. “Assurez-vous que personne ne soit laissé pour compte. Assurez-vous que ceux qui en ont besoin reçoivent de l’aide.”

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté en décembre 2022 une résolution demandant la libération de « tous les prisonniers arbitrairement détenus » et appelant à la fin de « toutes les formes de violence » au Myanmar.

Kyaw Moe Tun a déclaré qu’il demandait au Conseil de sécurité d’imposer des sanctions sur la vente d’armes et de carburéacteur à la junte, de bloquer ses sources de financement et de créer un mécanisme de responsabilisation pour rendre justice à ceux qui ont péri aux mains de l’armée birmane.

“Nous, la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, ne pouvons pas empêcher les militaires de commettre des atrocités, nous ne pouvons pas les empêcher de commettre des massacres contre la population”, a-t-il déclaré.

Kyaw Moe Tun n’a pas pris la parole lors de la session de débat général annuel impliquant les dirigeants du monde à l’Assemblée générale des Nations Unies. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait l’intention de prononcer un discours lors de la prochaine session prévue plus tard ce mois-ci, il a répondu qu’il n’avait pas encore pris de décision.

Alors que l’attention se tourne vers d’autres crises, notamment la guerre en Ukraine, Kyaw Moe Tun a exhorté le monde à ne pas perdre de vue le peuple du Myanmar, affirmant que « l’intensité des souffrances » dans son pays était aussi grave qu’en Ukraine.

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