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Le Nord-Ouest, plus isolé : Saragosse et Madrid cherchent des couloirs avec la France et le Levant

Le Nord-Ouest, plus isolé : Saragosse et Madrid cherchent des couloirs avec la France et le Levant

Le Nord-Ouest devient de plus en plus solitaire. Si dans un premier temps c’est la Cantabrie qui a abandonné la plate-forme nord-ouest de l’Atlantique et s’est jetée dans les bras du Pays basque pour défendre son inclusion dans l’Axe cantabrique-méditerranéen, entre Bilbao et Valence, aujourd’hui c’est Saragosse et Madrid qui se tournent vers la France et le Méditerranée, à la recherche d’alliances qui pourraient isoler davantage, si possible, la Galice, les Asturies et León. La capitale aragonaise rassemble des soutiens pour devenir l’un des principaux nœuds logistiques ferroviaires de la péninsule, favorisant la réouverture de la ligne Saragosse-Pau via Canfranc, tandis que Madrid s’engage sur un nouvel axe Paris-Madrid-Lisbonne et une ligne à grande vitesse de Valence à la capitale portugaise. Le Nord-Ouest, quant à lui, semble perdu dans des batailles politiques et commerciales.

Saragosse a créé la soi-disant Alliance européenne pour le développement de Coureurs Chemin de fer (corredores.eu). Elle recherche des “partenaires-promoteurs” dans toute l’Espagne (frais de 2 000 euros), en théorie, “pour le développement des corridors ferroviaires et des réseaux transeuropéens de transport (RTE-T) pour la structuration de la péninsule ibérique et ses connexions avec le reste du L’Europe ”. Concrètement, l’objectif principal de cette initiative est d’ouvrir un nouveau “corridor transfrontalier central à travers les Pyrénées”.

L’argument principal de ce nouveau « lobby » est que l’Italie partage sept liaisons ferroviaires transfrontalières (avec la France, la Suisse et l’Autriche), alors que la France et l’Espagne n’en partagent que deux : les cols par le Pays basque et la Catalogne, les deux liaisons étant « reléguées “. au fond du fait de la priorité des lignes voyageurs et des difficultés du gabarit”, souligne-t-il.

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“La péninsule ibérique est le territoire européen le moins bien relié par rail au centre de l’Europe” et il y a un “désavantage concurrentiel de nos ports par rapport à d’autres en Méditerranée”, fait valoir le groupe, qui s’est déjà présenté au Portugal, France et dans divers ateliers de transport et de logistique en Espagne, tels que le Port Sec de Madrid, Algésiras, Cordoue et Saragosse. fruit de cela travailléles Ports de Sines, Valence, Algésiras, Europorte ou Niort sont déjà avec corredores.eu.

Selon ce “lobby”, il n’y a pas de réseau de transport ferroviaire en Espagne qui soit compétitif par rapport à la route. En fait, le train ne transporte que 3,8 % des marchandises en Espagne, c’est pourquoi « des investissements plus importants sont nécessaires sur les itinéraires du RFIG (réseau ferroviaire d’intérêt général) qui permettent d’augmenter la capacité de transport, d’améliorer les opérations et, par conséquent, de rendre le réseau de transport de marchandises par rail dans la péninsule ibérique plus compétitif ».

Dans cet objectif, cette alliance ferroviaire soutient « la réalisation des corridors du réseau de base du RTE-T et le développement des infrastructures ferroviaires et de communication ». Un autre des points sur lesquels il touche est que les ports d’Espagne et du Portugal “ont besoin de cette alliance multisectorielle d’entités”, puisque la moitié des marchandises transportées par chemin de fer y ont leur origine ou leur destination. L’idée est “de valoriser et d’exécuter des corridors de fret ferroviaire qui relient les principaux ports, aéroports et centres logistiques de la péninsule ibérique du sud à l’Europe centrale et septentrionale”.

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Pendant ce temps, que se passe-t-il avec Madrid, où les corridors atlantique et méditerranéen se rejoignent ? Que la présidente de cette communauté autonome, Isabel Díaz Ayuso, a lancé un plan pour articuler un nouvel axe entre Paris, Madrid et Lisbonne. Parmi les nombreux projets annoncés, un se démarque surtout, une ligne à grande vitesse entre Valence et la capitale portugaise. Il y a quelques jours à peine, Ayuso a défendu ce projet lors d’une réunion qu’il a tenue avec des hommes d’affaires, au cours de laquelle il a prôné une “véritable union ibérique”.

Díaz Ayuso s’engage ainsi à unir les corridors méditerranéen et atlantique, avec Madrid comme nœud central. Le président madrilène cherche du soutien pour faire pression sur le gouvernement de Pedro Sánchez donner la priorité à cette liaison par rapport à celle qui relierait la Galice et le Portugal. Le premier pas à la recherche de ce nouvel axe Paris-Madrid-Lisbonne a été franchi le 14 novembre, lorsque Díaz Ayuso

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La situation est assez avancée. La Communauté de Madrid et la région qui comprend la couronne métropolitaine de Paris, connue sous le nom d’île de France, ont signé l’accord le 14 novembre. Isabel Díaz Ayuso et Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Ile de France (métropole de la capitale française), ont signé une convention “d’entente” pour promouvoir conjointement des projets dans différents domaines, tels que l’environnement, l’innovation, la coopération scientifique ou le transport. L’objectif est désormais de signer un protocole similaire avec Lisbonne dans les mois à venir. Les contacts ont déjà commencé.

La principale pierre d’achoppement du président madrilène est que le gouvernement portugais a déjà indiqué à plusieurs reprises que sa “priorité absolue” était l’axe Porto-Vigo. Ce n’est pas le seul obstacle. La Communauté valencienne ne considère pas non plus une ligne à grande vitesse avec Lisbonne comme une priorité, puisqu’elle dispose déjà de trains à grande vitesse (passagers uniquement) vers Madrid depuis les trois capitales provinciales, et préfère concentrer ses efforts sur le développement du corridor méditerranéen et des avancées significatives sur l’axe cantabrique-méditerranéen. Mais les hommes d’affaires valenciens ne verraient pas d’un mauvais œil un nouvel axe de marchandises vers Lisbonne.

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