Ce dimanche 2 avril prochain, les rives du Sella attendront avant le début de la campagne de saumon dans les eaux continentales de la Principauté des Asturies et certains pêcheurs, autochtones et étrangers, tenteront de débarquer le campanu de cette année 2023. De Bien sûr, la situation actuelle n’est pas du tout porteuse, bien au contraire, puisque les dernières saisons de pêche laissaient beaucoup à désirer compte tenu de la rareté des spécimens et de la présence croissante d’oiseaux prédateurs -depuis longtemps- sur l’ensemble du littoral Rien de nouveau à l’horizon.
Je ne cherche pas du tout à saper le moral de ceux qui rêvent de sortir le campanu, en l’occurrence de Sella, le jour de l’ouverture, le premier jour ouvrable de la pêche traditionnelle, même si, sauf surprise, il faut encore attendre plusieurs jours en faveur d’une amélioration de la rivière pour que, enfin, ce désir des amoureux de la pêche en rivière se réalise. Il est temps d’attendre les événements, malgré le fait qu’il ne s’agit pas de lancer des fusées ou de faire sonner les cloches des églises, des chapelles ou des monastères.
Cela dit, et sans vouloir polémiquer, je veux garder un souvenir particulier en ce moment précis pour certaines personnes qui ont permis à la vente aux enchères Sella campanu de devenir une attraction touristique de premier ordre et, aussi, en reconnaissance de l’art de la pêche traditionnelle. Tout a commencé il y a un peu plus d’une décennie, lors de ces rassemblements intéressants qui avaient leur épicentre dans « le bowling » du Puente Romano, sur les rives du mythique fleuve Oriente.
Manuel Moro Fernández (QEPD) en a été l’architecte et le promoteur, allant même jusqu’à convaincre certains hôteliers de la région de participer à la puya. N’oublions pas non plus des riverains comme Javier Vega, de la saga de « los de La Pina », ou Dámaso Ortíz, à l’est de Cañu (Cangas de Onís), également décédé ; à Ángel Fernández, mieux connu sous le nom de “Canalón” et d’autres qui, d’une manière ou d’une autre, ont apporté leur grain de sable pour qu’il se concrétise ou plutôt, un bon coup de saumon.
Finies les tensions entre le premier saumon du Sella et le premier spécimen des autres bassins. Toutes les rivières à saumon ont le droit de vendre aux enchères leur propre campanu. Et à Cangas de Onís, il n’y a jamais eu de tentative de vente aux enchères d’un campanu autre que celui de Sella. Telle était et restera la maxime de cet événement. La triste réalité pourrait se produire lorsque quelqu’un parvient à attraper le premier saumon de la campagne et préfère le garder, en profiter avec sa famille et ses amis, au lieu de le présenter à la puya. Le pêcheur chanceux est dans son plein droit. Rien à objecter.
Le festival Campanu del Sella gagne des adeptes, édition après édition, dans un cadre incomparable comme El Puentón de Cangas de Onís, bien que le cadre soit situé dans la municipalité de Parres. Mais, à cette occasion, permettez-moi de rappeler la figure de Manolo Moro -son promoteur-, la personne qui a le plus insisté pour soutenir le monde fluvial de la pêche au saumon -à titre anecdotique, il faut préciser qu’il ne pratiquait pas ce sport- dans l’un des plus difficiles et comptant sur la collaboration de la Société des Pêcheurs El Esmerillon et de la Mairie de Cangués.
Des temps meilleurs viendront sûrement, mais il ne faut pas gâcher les traditions. La pêche au saumon dans la Sella était un énorme attrait pour de nombreuses familles vivant au bord de la rivière. La culture riveraine fait partie intégrante de la vie sociale, qu’ils pratiquent ou non cet art de la pêche. J’insiste, ce n’est pas la bonne période pour le secteur, mais force est de constater qu’il y en a beaucoup, hommes et femmes, qui aiment tenter leur chance en s’échouant. Ne criminalisons pas les riverains et ne mettons pas tout le monde dans le même sac. Le compte à rebours de la campagne 2023 commence.