Nouvelles de l’ONS•aujourd’hui, 06:21
Aujourd’hui est le dernier jour d’une longue série de plaidoiries dans le procès contre le groupe autour de Ridouan Taghi. Ces derniers mois, les avocats de 16 suspects ont plaidé pour que leurs clients ne soient pas condamnés.
Seul le cas d’un 17e suspect doit être traité plus avant, car son extradition vers les Pays-Bas a pris plus de temps que prévu. Une condamnation suivra dans deux semaines. Le ministère public a requis de longues peines de prison contre les autres, dont la réclusion à perpétuité contre Taghi et quatre autres.
Depuis septembre, la défense a la parole dans le procès Marengo. Inez Weski, l’avocate du principal suspect Taghi, a déjà annoncé qu’elle inadmissibilité du ministère public et serait sinon acquitté faute de preuves. Ces derniers mois, d’autres avocats ont également fait un recours similaire devant le tribunal.
rapports de chat
Le plus gros point de critique reste les messages de chat décryptés des téléphones cryptographiques, qui parlent ouvertement de liquidations. Selon Weski et ses collègues, les messages que le ministère public utilise comme preuves ont été obtenus illégalement, sont incomplets et ne peuvent être vérifiés.
Pourtant, dans d’autres affaires de liquidation, de nombreux suspects ont déjà été condamnés sur la base de ces types de discussions. Mais parce que les juges doivent prendre leurs propres décisions dans chaque cas, les avocats du procès Marengo continuent d’essayer de saper les preuves du message.
Selon le ministère public, les messages du chat correspondent à près d’une centaine de déclarations faites par le témoin à charge Nabil B. à propos de Taghi et de son organisation. La défense a également beaucoup de critiques sur l’utilisation du témoin clé.
“Plus il dénonçait des affaires incriminantes concernant Taghi, plus il pouvait obtenir d’argent et de réduction de peine”, a expliqué Weski, tout comme son collègue Nico Meijering, qui assiste un autre suspect. Ils estiment qu’aucune déclaration de Nabil B. ne doit compter comme preuve.
Fiable
Les avocats de Nabil B. ont tenu un autre ton. Dans leur plaidoyer, ils ont souligné qu’il s’est avéré fiable, que toutes ses affirmations ont été vérifiées et qu’elles correspondent toujours à ce que la police a relu plus tard dans les messages de chat. C’est ce que dit aussi l’OM.
Le ministère public considère Taghi comme le client d’un grand nombre de meurtres, dont six ont réussi. Ces derniers temps, Weski a fait valoir au cas par cas qu’il y avait vraiment trop peu de preuves de son implication. Selon elle, les éléments de preuve qui s’y trouvent consistent en des extraits de déclarations de témoins de la Couronne, complétés par des “extraits” de messages de chat. Et ces deux éléments de preuve ne sont pas bons, pense-t-elle.
Cerf capturé
Son arrestation a également violé toutes les règles, estime Weski. Les Pays-Bas auraient fourni des informations trompeuses à Dubaï, à la suite desquelles Taghi y aurait été arrêté et expulsé de force du pays. “Il ressemblait à un cerf piégé”, a décrit Weski dans son état meurtri. Depuis lors, Taghi serait présenté à tort comme une menace pour l’État, entraînant des mesures de plus en plus strictes dans l’établissement extra-sécurisé où il est détenu depuis 2019.
Par exemple, Taghi n’est plus autorisé à appeler, à recevoir des visiteurs et à n’avoir aucun contact avec d’autres détenus. Écrire des lettres n’est autorisé qu’en famille, mais Taghi n’est pas autorisé à décrire des émotions ou à citer des textes religieux, car on craint qu’il n’y utilise des mots de code. “La prochaine étape consiste à le mettre dans du ciment avec ses pieds et à le laisser durcir”, a ricané Weski devant le tribunal.
Le résultat de tout cela est que Ridouan Taghi n’a pas eu un procès équitable, selon elle. Son client ne devrait donc plus être poursuivi et autrement acquitté. Elle préconise également cela pour deux autres suspects dans l’affaire, qui ont été mentionnés par le témoin clé comme des aides importantes pour Taghi.
Le principal suspect lui-même a complètement ignoré la défense de son avocat ces derniers mois. Taghi a choisi de rester en prison et n’a pas suivi les séances à distance.
Le verdict est provisoirement prévu pour octobre.