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L’Amb. du Kenya. Nancy Karigithu pourrait être la prochaine secrétaire générale de l’OMI

L’Amb. du Kenya.  Nancy Karigithu pourrait être la prochaine secrétaire générale de l’OMI

Photo bio avec l’aimable autorisation de Bandari Maritime Academy

Publié le 6 février 2023 à 01h11 par

Brian Gicheru Kinyua

Le mandat du secrétaire général de l’OMI, Kitack Lim, prenant fin cette année, l’agence a lancé le processus de recherche d’un successeur. L’un des candidats au poste est Nancy Karigithu, actuellement ambassadrice et envoyée spéciale du Kenya pour le transport maritime et l’économie bleue.

Le président du Kenya et l’Union africaine ont déjà approuvé l’Amb. Candidature de Karigithu à l’OMI. Cependant, ses efforts pour diriger l’OMI surviennent à un moment où l’agence fait face à des réactions négatives de la part de certains acteurs maritimes. Il y a un sentiment que l’OMI ne parvient pas à favoriser un consensus mondial sur certaines des questions critiques qui préoccupent l’industrie du transport maritime.

Amb. Nancy Karigithu a récemment rencontré le contributeur de TME, Brian Gicheru, pour discuter de ses grands projets pour l’OMI, y compris ses propositions pour accélérer la décarbonisation du transport maritime.

Quelle est votre stratégie de campagne pour revitaliser l’OMI ?

Pour les États membres et l’industrie, ma vision est d’entreprendre des actions pour garantir que l’OMI reste une organisation dirigée par les États membres, conformément aux rêves de ses membres fondateurs. Dans l’ensemble, je maintiendrai l’OMI comme neutre, transparente, proactive et efficace, basée sur le respect mutuel, l’équité, l’équité et la justice. Le résultat devrait être une plus grande confiance et une plus grande satisfaction à l’égard de l’organisation de la part des États membres, de l’industrie et des parties prenantes.

Pour le secrétariat et le personnel, j’assurerai la promotion du mérite, la reconnaissance du talent et du travail acharné ainsi que l’égalité de traitement pour tous les membres du personnel tout en travaillant ensemble comme une seule famille des Nations Unies. En effet, une main-d’œuvre plus dynamique, heureuse et engagée sera à la fois productive et motivée et offrira ainsi au-delà de ce qui est attendu.

L’industrie maritime est sur le point de passer à des carburants plus propres. Comment veillerez-vous à ce que cette transition soit accélérée et équitable pour tous les États membres de l’OMI ?

Il est primordial d’encourager la disponibilité et l’évolutivité des carburants et technologies marins à faible et à zéro carbone. Cela devrait aller de pair avec la capacité de tous les États membres à participer à la transition. Parallèlement, nous ne devons pas perdre de vue la sécurité, et il est donc nécessaire d’examiner toutes les mesures nécessaires pour répondre aux problèmes de sécurité émergents liés à l’utilisation de carburants alternatifs.

Le capital humain dans ce domaine, soutenu par le renforcement des capacités et la formation, est de la plus haute importance. La main-d’œuvre maritime doit être bien équipée alors que nous traçons la voie à suivre vers la décarbonation du transport maritime international.

La disponibilité du financement de l’écart de viabilité est cruciale. Les régions développées accueillant des institutions financières internationales et des sociétés souhaitant investir dans le secteur du transport maritime devraient s’efforcer de soutenir des essais pilotes spécifiques à la région. Cela soutiendra également des projets pilotes bancables. Ce faisant, l’adoption sera accélérée et les premiers arrivés pourront être incités.

Je propose en outre de promouvoir dès que possible des essais pilotes de carburants alternatifs et des études sur la sécurité de ces carburants. Cela pourrait être fait en forgeant des partenariats entre les producteurs de carburant, les compagnies maritimes, les sociétés de classe et les fabricants de moteurs. Le réseau mondial MTCC (GMN) dirigé par l’OMI pourrait être un acteur important pour soutenir cette transition.

En tant que Secrétaire Général, définir et réaliser une transition énergétique juste, juste et équitable sera ma priorité absolue. L’OMI, en tant qu’agence mondiale des Nations Unies chargée de la réglementation du transport maritime, dispose des meilleurs moyens de réunir les bonnes parties prenantes. J’ai la volonté et le dynamisme pour que cela se produise.

Comment comptez-vous accélérer le processus réglementaire de l’OMI pour répondre aux défis tels que le changement climatique ?

Je comprends votre préoccupation en ce qui a trait à la lenteur du processus de réglementation. Cependant, je ne pense pas que ce soit délibéré compte tenu des divers intérêts nationaux des 175 États membres de l’OMI.

Quant à la manière dont je vais accélérer le processus, je vais d’abord faire comprendre aux députés l’impact du changement climatique et la nécessité d’une action urgente.

Deuxièmement, j’encouragerai les pays disposant de plus de ressources à apporter le soutien nécessaire aux pays en développement et aux PMA (pays les moins avancés) pour une transition rapide vers des carburants renouvelables et à faible émission de carbone.

Troisièmement, j’encouragerai l’industrie à proposer une technologie pragmatique et abordable pour soutenir les mesures à moyen et long terme en faveur de la décarbonisation.

Enfin, je poursuivrai la révision et la réforme de l’OMI pour répondre rapidement aux enjeux, dont la décarbonation, en tenant compte notamment des impacts sur les PMA et les PEID (Petits États Insulaires en Développement).

L’OMI est toujours l’une des agences des Nations Unies les plus efficaces. Par défaut, il doit être efficace et rapide puisque le secteur qu’il régule soutient le commerce mondial.

Je suis ouvert à en discuter plus en détail.

Pendant plus de trois décennies, vous avez occupé divers postes politiques de haut niveau dans l’industrie maritime. Quelles sont certaines de vos réalisations dont vous êtes le plus fier ?

J’ai une vaste expérience tant au sein du gouvernement qu’à l’OMI – d’abord en tant que consultant, puis en tant que délégué, ce qui me donne une compréhension approfondie des structures de l’OMI.

Au niveau national, j’ai joué un rôle déterminant dans la création de l’Administration maritime du Kenya (KMA), devenant le premier directeur général (DG) de l’organisation, poste que j’ai occupé pendant neuf ans. Au cours de cette période, des cadres juridiques complets pour les activités maritimes au Kenya ont été établis. J’ai également mis en place le Département d’État aux affaires maritimes et maritimes, en tant que secrétaire principal, où je me suis consacré à défendre le programme maritime du pays pour la croissance économique.

Au niveau régional, j’ai dirigé les efforts et la contribution du gouvernement kenyan à la répression et à la prévention des actes de piraterie et des vols à main armée contre les navires dans la région de l’océan Indien occidental, ainsi qu’à la mise en œuvre du Code de conduite de Djibouti (DCoC) et de ses amendements.

Récemment, j’ai également lancé et dirigé une initiative mondiale pour la protection de la faune qui a abouti à l’adoption de Lignes directrices pour la prévention et la suppression de la contrebande d’espèces sauvages sur les navires engagés dans le trafic maritime international. L’Organisation maritime internationale a approuvé les directives en mai 2022.

Au plus fort de la piraterie somalienne en 2010, vous étiez directeur général de l’Autorité maritime du Kenya. Au cours de la période, le gouvernement kenyan a conclu un accord avec l’UE pour poursuivre et emprisonner les pirates somaliens présumés. Quelles sont certaines des leçons que vous avez apprises sur le maintien de la sécurité maritime, et comment comptez-vous appliquer cette expertise à l’échelle mondiale si vous êtes élu le prochain secrétaire général de l’OMI ?

Je suis fier d’avoir mené des initiatives au Kenya à une époque où la piraterie avait entraîné des perturbations qui menaçaient l’industrie du transport maritime. Comme vous l’avez observé à juste titre, le Kenya a été le premier pays à prêter ses institutions pour soutenir la poursuite et l’incarcération des pirates, avec l’appui des Nations Unies.

Premièrement, l’expérience a été une courbe d’apprentissage en montrant que le secteur maritime n’a pas de frontières et qu’une action dans une zone géographique peut avoir des retombées négatives à plusieurs kilomètres de distance. Les problèmes transfrontaliers doivent être résolus par des solutions transfrontalières.

L’expérience nous a montré que nous ne pouvions pas nous permettre d’avoir des régimes disparates dans les mesures législatives pour la sécurité du transport maritime mondial. Il est donc impératif pour moi d’approfondir la collaboration entre les États membres afin de garantir que l’OMI ait accès aux connaissances, aux informations et aux renseignements, qui doivent être pleinement utilisés pour résoudre les problèmes de sécurité maritime.

Si vous êtes élue Secrétaire générale, vous deviendrez la première femme à occuper ce poste. Comment le programme d’équilibre entre les sexes de l’OMI en cours bénéficiera-t-il ?

L’OMI est depuis longtemps un champion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes dans le secteur maritime. Depuis 1988, par le biais du programme de renforcement des capacités des femmes dans le développement, l’OMI aide les femmes à accéder à la formation maritime et aux opportunités d’emploi. En effet, j’ai moi-même bénéficié de ce programme pour mes études post-universitaires à l’International Maritime Law Institute de Malte.

À cet égard, je crois qu’une secrétaire générale bien qualifiée et expérimentée servirait de pilier et de mentor solide pour propulser l’avancement professionnel des femmes dans le secteur, conformément aux idéaux de l’OMI dans le programme Women in Development.

Mon implication active dans les efforts visant à défendre l’intégration d’un plus grand nombre de femmes dans le secteur maritime au Kenya et dans la région a porté des modèles commerciaux durables de diverses manières. Ces efforts m’ont valu deux mandats en tant que présidente de l’Association des femmes du secteur maritime en Afrique orientale et australe (WOMESA), un partenariat entre l’OMI et les administrations maritimes de 24 pays de la région. WOMESA vise à encourager la participation des femmes dans le secteur maritime par le biais de mentorats et de parrainages de formation.

Dans le cadre du programme de l’OMI sur le genre et le renforcement des capacités, un cadre institutionnel (Femmes dans le développement) a contribué à intégrer une dimension de genre dans le secteur maritime, facilitant l’accès à la formation maritime et aux opportunités d’emploi pour les femmes. Mon objectif est de soutenir la mise en œuvre de politiques clés axées sur l’équilibre entre les sexes, réalisables et efficaces, associées à une structure de soutien soucieuse de l’utilisation des technologies modernes.

Les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur et pas nécessairement celles de The Maritime Executive.

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