2024-09-08 06:50:00
Le débat budgétaire s’est concentré sur des questions importantes qui concernent la gouvernance du système, mais n’aborde pas une question clé : quelle devrait être la stratégie budgétaire pour augmenter les niveaux de bien-être de manière durable ?
Le point de départ est caractérisé par un manque de définition, avec des budgets étendus et l’absence de proposition pour l’année suivante. Même les piliers de base n’ont pas été approuvés, comme le plafond des dépenses ou la trajectoire budgétaire à moyen terme, objectifs qui ont été dilués dans les méandres parlementaires. Il est vrai que certains pays autour de nous partagent le même sentiment d’absence de direction ou de provisoire. D’autres, comme l’Allemagne, appliquent de manière rigide les règles d’allègement de la dette conçues dans un contexte de manne industrielle disparue.
La particularité réside dans la bonne situation économique de l’économie espagnole, la seule parmi les grands pays européens à connaître une croissance supérieure à son potentiel, générant une fenêtre d’opportunité pour réduire le trou structurel qui a pesé sur les comptes publics au cours des cinq dernières années. . La première partie de l’année s’est terminée sur la persistance d’un déficit à peine inférieur à celui enregistré l’année dernière (à peine un dixième de moins, avec des données jusqu’en mai pour toutes les administrations sauf locales). Le déficit dit primaire persiste, c’est-à-dire celui obtenu en actualisant le paiement des intérêts de la dette, alors qu’au moins un équilibre serait attendu dans ce baromètre de la soutenabilité des finances publiques. Entre janvier et juin, le passif des administrations a augmenté de plus de 51 milliards d’euros.
En outre, la politique budgétaire devrait prendre le relais de la politique monétaire pour stimuler l’économie sur son point faible, à savoir l’investissement productif. Un geste de la BCE est attendu dans les prochains jours : l’ajustement des taux d’intérêt, bien que limité (probablement une baisse d’un quart de point), pourrait dissiper les attentes d’investissement et dans le même temps renforcer l’effet multiplicateur des fonds européens. Quoi qu’il en soit, dans un environnement expansif, la coïncidence des stimuli budgétaires et monétaires comporte des risques de détournement des ressources vers des activités moins productives ou socialement inutiles. Cette imbrication des stimuli génère également une demande excédentaire, exerçant une pression sur les prix, notamment dans les secteurs des services.
Une stratégie budgétaire plus cyclique contribuerait également à consolider le financement du déficit. Jusqu’à présent, l’État a réussi à s’endetter à des conditions favorables, contrairement par exemple à la France qui fait face à une prime de risque stressée. Mais attention car un premier stress test s’annonce avec l’arrêt total des rachats de dette par la BCE : la banque centrale a annoncé qu’elle se débarrasserait de toutes les obligations acquises pendant la pandémie qui arrivent à échéance à partir de l’année prochaine (au cours de cette année). elle procède toujours à des rachats partiels). Tout indique que, même dans un scénario d’assouplissement monétaire, les nouvelles émissions de dette entraîneront un coût plus élevé que les dettes arrivant à échéance.
Bref, une refonte de la politique budgétaire est inévitable (elle serait également cohérente avec les nouvelles règles européennes, même si ce n’est pas l’argument principal). Les extensions budgétaires ont été récurrentes, mais cette fois-ci l’impact d’un nouveau retard sera plus perceptible. Les comptes courants ont été conçus en 2022, dans un contexte sanitaire, monétaire et géopolitique qui n’a pas grand chose à voir avec la situation actuelle. La prolongation du cycle expansionniste, et donc la marge de manœuvre pour mettre en œuvre des réformes de gouvernance, comme le financement régional, dépendent de la mise en œuvre d’une stratégie budgétaire crédible. Les dilemmes ne peuvent que s’aggraver si un consensus n’est pas atteint autour des principales orientations budgétaires qui guideront l’économie dans les années à venir.
Déficit
Les restrictions dérivées de l’extension budgétaire se reflètent dans les comptes de l’État, avec un déficit en baisse grâce à une croissance modérée des dépenses de 2% (au cours de la période de janvier à mai, par rapport à un an auparavant). L’incidence est plus faible dans le cas des communautés autonomes, dont les comptes enregistrent un déficit croissant et une augmentation des dépenses de 5,9%, presque trois fois supérieure à celle de l’État. Les caisses de la Sécurité Sociale présentent un équilibre financier, après transferts reçus de l’Etat.
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