Les voitures électriques, les parcs solaires et éoliens, les batteries pour le stockage de l’énergie ont tous besoin de cuivre. Selon S&P Global, une voiture électrique a besoin de deux fois et demie plus de cuivre qu’une voiture à moteur à combustion interne. Les centrales solaires ont besoin de deux fois plus de cuivre par mégawatt de capacité installée que l’électricité produite à partir de gaz naturel ou de charbon. Dans le cas d’un parc éolien offshore, c’est jusqu’à cinq fois plus.
Le cuivre est également au cœur des infrastructures qui assurent le transport des énergies renouvelables. Il est utilisé pour les câbles, les transistors et les convertisseurs.
“La transition énergétique dépendra beaucoup plus du cuivre que de notre système énergétique actuel”, a déclaré à CNBC le vice-président de S&P Global, Daniel Yergin. “Le cuivre est le métal de l’électrification et c’est en grande partie ce qu’est la transition vers les nouvelles énergies”, a-t-il ajouté.
Le rapport prévoit que la demande de cuivre doublera presque pour atteindre 50 millions de tonnes d’ici 2035. D’ici 2050, elle atteindra plus de 53 millions de tonnes. C’est plus que tout le cuivre consommé dans le monde entre 1900 et 2021, selon S&P Global.
Triple demande
Les sources d’énergie renouvelables ont une part importante dans l’augmentation de la demande. S&P Global estime que les besoins en cuivre pour les voitures électriques, l’énergie éolienne et solaire et les batteries tripleront d’ici le milieu de la prochaine décennie. À cela s’ajoutera la croissance de la demande dans d’autres régions, ce qui poussera l’intérêt pour le cuivre à des niveaux sans précédent.
Démarrer une nouvelle exploitation minière n’est pas facile du tout. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il faut en moyenne 16 ans avant qu’une nouvelle mine soit pleinement opérationnelle. Pour l’instant, une partie de la demande plus élevée peut être satisfaite par une utilisation accrue des mines existantes et un recyclage plus important.
S&P Global a proposé deux scénarios de développement futur. Dans le pire des cas, qui suppose que la production se poursuivra à peu près au même niveau, dix millions de tonnes de cuivre manqueront au marché en 2035. Or, le marché est supposé déficitaire dans les années 30 même selon un scénario plus optimiste, lorsque l’exploitation minière augmente et le recyclage s’intensifie, même si le déficit sera moindre. Dans les deux cas, l’offre ne suffira pas à répondre à la demande pour atteindre zéro émission nette d’ici 2050, selon le rapport.
Le rapport S&P Global arrive à un moment où les prix du cuivre sont sous pression. Les prix des matières premières ont généralement chuté par crainte d’une récession qui pourrait signifier un ralentissement de la demande. Vendredi, le prix du cuivre est tombé en dessous de 7 000 dollars (170 200 couronnes) la tonne, atteignant son plus bas niveau depuis novembre 2020. Au deuxième trimestre, le prix du cuivre a enregistré sa pire performance sur trois mois en plus d’une décennie.
