Pour ceux qui sont impliqués depuis un certain temps dans l’écosystème des startups et des augmentations de capital de jeunes entreprises innovantes, on peut affirmer que : lorsqu’une startup ferme ou encaisse un tour de table, l’actualité existe si, et seulement si, elle est accompagnée d’un communiqué de presse libérer. La note est émise par un bureau de presse qui a l’honneur et le devoir de diffuser son contenu auprès des Parties Prenantes concernées. Le contenu (avec un format consolidé) décrit les détails de l’opération, précise qui sont les principaux investisseurs, souvent accompagné de parts ou de déclarations des protagonistes, PDG, fondateur, VC. Évidemment, les journaux eux-mêmes approfondissent ensuite avec des interviews avec les personnes directement concernées.
Cela dit, nous allons vous dire ce qui s’est passé récemment concernant la fermeture d’un cycle d’une startup.
Il y a quelques jours, plusieurs journaux internationaux spécialisés dans les investissementspartagé et repris un communiqué de presse concernant une startup estonienne du nom Carbonomy pour clôturer un tour de série A de 16 millions de dollars. Investisseur principal de l’opération d’un hedge fund dont le siège est à Paris, Hédonova.
L’histoire, aussi ordinaire soit-elle au quotidien dans l’écosystème de l’innovation, s’est avérée être complètement fauxun vrai arnaque à l’investissement en ligne. C’est lui qui l’a dénoncé dans les médias Mauro Battellinico-fondateur de Black Unicorn, qui après avoir reçu un appel téléphonique d’un client d’une de ses sociétés attirant l’attention sur la véracité de l’information, et après une dizaine de googlings, recoupements sur le net et quelques appels téléphoniques, découvert non seulement que la carbonomy n’existe pas (le site était autrefois un clone d’une autre startup, maintenant supprimé et n’apparaît plus sur Crunchbase), mais qu’est-ce le cycle de financement de 16 millions de dollars n’a jamais eu lieu.
La folle histoire d’un faux tour
Tout a commencé le 13 mars 2023, lorsqu’un communiqué de presse a été publié dans lequel il est dit, entre autres : « Carbonomy est une startup qui aide les fermes à devenir durables et d’augmenter leurs revenus en obtenant des crédits carbone. » La nouvelle du cycle a été publiée sur Cision PR Newswire (maintenant plus en ligne) et repris par la suite par divers médias, dont Yahoo Finance et Investors Observer. Et comme si cela ne suffisait pas (il en reste des traces), non seulement les experts de l’écosystème des startups ont célébré la nouvelle sur LinkedIn comme d’habitude, mais de nombreux analystes de marché et passionnés de technologie ont diffusé et partagé la nouvelle de l’augmentation de capital.
Il s’est en fait avéré que le site de Carbonomy avait été complètement volé à une autre startup, la eAgronom Global, en utilisant sa page, ses termes et conditions.
Qui est derrière Hedonova ?
Selon son site Internet, Hédonova commence en 2019. Elle prétend avoir des bureaux dans le monde entier, notamment à Tallinn, Paris, Zurich, Lettonie, Londres et Californie. Au moment de la rédaction, il est cotée sur Crunchbase avec une valorisation de 38,5 millions de dollars. La société a un profil dans Pitchbook et Wikipedia, et Trust Pilot. La société invite les aspirants VC à investir dans des startups pour aussi peu que 5 000 $ citant des investissements dans des entreprises de premier plan telles que Opensea, SpaceX, Swiggy, Flexport et Robinhood. Il prétend avoir investi 18,4 millions de dollars dans Chemie-Tech DMCC, dont le site Web est en panne depuis 2016. De plus, la plupart de ses abonnés sur Twitter ha zéro suiveur.
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Les nombreux doutes
Il y aurait beaucoup de doutes sur le fonds Hedonova, qui, comme indiqué TechEudans sa perspicacité sur ce qu’il définit comme le “Etui Ponzi 2.0”, laisse beaucoup de méfiance quant à sa fiabilité et lève le drapeau rouge. Par exemple, dans l’histoire de Carbonomy, l’investisseur se présente comme un hedge fund basé à Paris. Dans d’autres cas, Hedonova se présente comme un fonds mondial basé en Californie. Non seulement cela, mais le PDG, Alexandre Cavendish auraient des identités différentes sur le Web. De plus, ni le site Web d’Hedonova ni ses réseaux sociaux n’ont jamais mentionné la ronde Carbonomy. Et comme si cela ne suffisait pas, personne n’a jamais vu le PDG en face, pas même lors d’un appel vidéo (toujours caméra obscurcie).
Hedonova, de son côté, s’est empressée d’émettre un communiqué dans lequel elle se déclare étrangère au tour, met en garde la startup Carbonomy et affirme avoir intenté une action en justice immédiate contre cette initiative dont elle prend ses distances.
Lorsqu’on lui demande une entrevue, le fond est muet. Les startups seraient-elles ciblées par des escroqueries à l’investissement en ligne ?