RIGA – La censure politique de l’art n’est pas acceptable dans une société démocratique, c’est un chemin qui ne mène nulle part, a déclaré le ministre de la Culture Nauris Puntulis (Alliance nationale) après sa rencontre avec Maris Cacka, responsable du Centre d’art Daugavpils Mark Rothko.
La porte-parole du ministère de la Culture, Lita Kokale, a informé LETA que le ministre a déclaré qu'”il y a une palette de couleurs noir et blanc qui domine dans la société dans le contexte de la guerre en Ukraine et d’autres crises, ce qui ne favorise pas la présence d’un dialogue constructif, y compris dans l’art”.
Puntulis a déclaré que les expressions de l’art contemporain peuvent être difficiles, provocantes, non acceptées par tous les groupes sociaux, c’est pourquoi le Centre Rothko a mené un travail explicatif et placé des avertissements, informant les visiteurs du caractère sensible de l’exposition.
“Considérant les articles 100 et 113 de la Constitution sur la liberté d’expression et la liberté de la recherche scientifique, artistique et autre activité créative, en tant que législateur parlementaire, j’ai demandé à discuter de la question lors de la réunion du comité de l’éducation et de la culture de Saeima. Le ministère de la Culture va bientôt inviter des représentants de la municipalité de Daugavpils aux négociations », a déclaré le ministre.
Comme indiqué, trois œuvres de l’exposition de l’artiste céramiste estonien Sander Raudsepp “Afterlife: Dying to Get There” – “La nation est un troupeau de moutons”, “Juzy” et “Dicksus” – ont dû être retirées sous la pression du gouvernement local de Daugavpils .
Dans la série de sculptures en céramique intitulée “Your Own Alternative Jesus”, l’artiste estonien a créé diverses interprétations du crucifix, dont certaines mettant en scène des phallus humains.
Après le dévoilement de l’exposition, le centre d’art et le conseil municipal de Daugavpils ont reçu de nombreuses plaintes de divers groupes religieux, d’associations culturelles ainsi que d’habitants indignés de la ville qui ont exigé que les expositions controversées soient retirées du centre d’art.
Dans l’interview avec TV3, la directrice du Musée national d’art, Mara Lace, a déclaré que cette affaire à Daugavpils peut être considérée comme une censure de l’art ou une ingérence des autorités dans le travail des institutions culturelles qu’elles financent.
