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Josep Borrell : “Nous devons nous connecter avec la Chine, mais en même temps être compétitifs et réduire les dépendances” | International

Josep Borrell : “Nous devons nous connecter avec la Chine, mais en même temps être compétitifs et réduire les dépendances” |  International

2023-05-12 22:17:18

L’Union européenne s’oriente vers une position plus dure vis-à-vis de la Chine. Les Vingt-Sept cherchent une approche commune sur un dossier très clivant marqué ces derniers temps par la guerre commerciale entre Washington et Pékin et l’invasion russe de l’Ukraine, dans laquelle la Chine se rapproche de Moscou. Alors que l’Union discute de la manière de rééquilibrer les relations et de faire face à la poussée de Pékin, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a averti les États membres que le rôle de Pékin en tant que rival devenait de plus en plus important. “Nous devons nous engager et nous connecter avec la Chine, mais en même temps rivaliser et réduire les dépendances”, a averti Borrell ce vendredi après une réunion des ministres des affaires étrangères de l’UE à Stockholm, au cours de laquelle il a insisté sur le fait que le club communautaire doit aller de l’avant pour mettre fin au ” problèmes de sécurité économique » de la liaison avec Pékin.

L’Union définit le géant asiatique comme un partenaire, un concurrent et un rival systémique – dans cet ordre -, mais ce sera le comportement et la réponse de la Chine, non seulement sur le plan économique, mais aussi dans des domaines tels que l’invasion lancée en Ukraine par le Kremlin, qui équilibrer ces variables dans la nouvelle approche européenne. L’UE doit adopter une stratégie dans laquelle “l’élimination des risques” est la “principale ligne directrice”, a fait remarquer la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, à Stockholm.

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Recalibrer le lien avec Pékin, qui exporte près de trois fois plus vers l’UE (quelque 1,7 milliard d’euros par jour) que l’Union n’envoie vers la Chine, et qui déploie bon nombre de politiques qui nuisent aux investissements européens, impliquera de nouveaux outils. Ce nouvel équilibre ne sera pas facile. Et l’UE entend le faire, d’ailleurs, sans se désolidariser de Pékin, comme tentent de le faire les Etats-Unis.

En effet, le chef de la diplomatie européenne a prévenu que l’UE doit éviter d’être entraînée dans une compétition entre les Etats-Unis et la Chine dans laquelle “il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur”. Une position très similaire à celle tenue par le président français Emmanuel Macron après son voyage en Chine le mois dernier et qui a suscité tant de critiques lorsqu’il a rejeté la “suite” européenne de Washington face aux tensions à Taïwan.

L’UE est fortement dépendante des approvisionnements de la Chine, qui est son principal fournisseur et dans certains cas – comme certains minéraux et matériaux rares et stratégiques pour les nouvelles technologies – le seul. La Commission européenne prépare actuellement une stratégie économique défensive axée sur la Chine, qui viendra s’ajouter aux récentes réglementations déployées pour dynamiser l’industrie européenne et la production de minéraux cruciaux dans les Vingt-sept. Dans un monde où Pékin joue un rôle très important en tant qu’acteur mondial, l’UE cherche également à attirer de nouveaux partenaires en Amérique latine et dans l’Indo-Pacifique avec une revitalisation des relations et de nouveaux pactes commerciaux.

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Le débat au sein de l’UE se déroule dans un climat de tension avec la Chine, qui a menacé de répondre à l’intention de la Commission européenne de sanctionner sept de ses entreprises pour avoir servi la Russie afin d’échapper aux sanctions imposées par l’invasion de l’Ukraine. “Les relations ne se développeront pas normalement si la Chine ne fait pas pression sur la Russie pour qu’elle se retire de l’Ukraine”, a fait remarquer Borrell, qui dans une lettre envoyée aux Vingt-Sept a souligné que le géant asiatique profiterait d’une défaite du Kremlin en Ukraine.

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Les relations avec la Chine ont été une question extrêmement controversée au sein de l’UE, qui cherche maintenant une position unifiée. Il y a des pays plus durs, comme la Suède ou la Lituanie, et d’autres plus pragmatiques, notamment sur les questions commerciales, comme la France. Le chef de la diplomatie européenne avait préparé le terrain au débat avec une prise de position très calibrée dans laquelle il soulignait que les changements de la Chine et sa position durcie rendaient aussi un “rééquilibrage” nécessaire et qu’il avait eu le soutien de ses homologues, a assuré . Désormais, les dirigeants reviendront pour discuter de la position à adopter face à la Chine lors d’un sommet en juin.

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Maintenant, bien que les discussions n’aient pas été faciles, a reconnu Borrell, “la musique est la même” entre tous les partenaires, bien qu’avec des tonalités “différentes”. Les messages des ministres étaient en effet divers. “Les pays ne doivent pas être naïfs quant au comportement de la Chine”, a fait remarquer Tobias Billström, ministre des Affaires étrangères de la Suède -le pays qui assure la présidence semestrielle du Conseil de l’UE-, qui a également souligné que tous les outils seront utilisés pour garantir la sécurité économique de l’UE. Billström a également été très critique à l’égard des violations des droits de l’homme par Pékin. De son côté, le ministre letton des Affaires étrangères, Edgars Rinkevics, s’est montré plus pragmatique : « Nous ne pouvons pas ignorer la Chine. Nous devons faire attention à la façon dont nous structurons notre approche, mais nous devons être réalistes.

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