Je ne composte plus | La Presse est un article éclairant sur la question du compostage et son efficacité en tant que geste écologique. Dans cet article, l’auteur explore les motivations personnelles qui l’ont poussé à arrêter de composter et remet en question certaines pratiques courantes liées à la gestion des déchets organiques. Grâce à une analyse rigoureuse de la situation, l’auteur nous invite à réfléchir sur l’impact environnemental réel de nos actions et sur les changements nécessaires pour atteindre une gestion plus durable de nos déchets.
Je fais du compost. Voilà, c’est dit. Je crois en l’utilité du compostage. Quant au recyclage, j’ai des doutes. En effet, nous savons que ce que nous mettons dans nos bacs de recyclage finit souvent brûlé en Inde ou entassé dans des décharges. Le compostage est pour moi la meilleure solution : il permet de recycler la matière organique pour faire pousser des fruits et des légumes, même s’il peut y avoir des problèmes logistiques parfois.
Je ne dois pas être le seul à composter, car on m’a volé mon bac brun ! C’est pourtant obligatoire à Montréal de mettre les déchets de table au compost. Si un inspecteur découvre un déchet alimentaire dans les poubelles, il peut infliger une amende. C’est pourquoi je pensais que la ville serait prompte à me livrer un nouveau bac. J’ai appelé le 311 pour en commander un, mais la ville n’avait aucune trace de mon précédent bac. J’ai donc commandé un nouveau bac.
En attendant de recevoir le nouveau bac, j’ai commencé à utiliser celui de mes voisins, en y cachant furtivement mes sacs de compost. Mais parfois, lorsque je manque d’espace dans le congélateur, mes sacs débordent avant la collecte. Et parfois, il n’y a plus de place dans les bacs de mes voisins. J’ai appelé de nouveau le 311 pour connaître l’état de ma commande et on m’a répondu que la ville avait un nouveau projet de micropuçage des bacs bruns, ce qui entraînait certains retards. Cela fait pourtant deux mois que j’ai passé ma commande. Le préposé m’a conseillé de mettre mon compost dans le sac à déchets, mais je risquais également une amende. Malheureusement, la ville n’avait pas de plan B pour les habitants qui n’ont pas reçu leur bac brun.
En résumé, je me demande si je vais recevoir mon nouveau bac brun, micropucé, avant la sortie de prison de Harvey Weinstein. C’est curieux, car lorsque j’oublie de déplacer ma voiture pendant les deux heures d’interdiction de stationnement hebdomadaires, j’ai toujours une contravention qui m’attend ; et lorsque j’ai terminé mes rénovations, un inspecteur de la ville est venu très rapidement pour établir la nouvelle valeur de ma maison.
En attendant de recevoir mon nouveau bac, je jette mon compost à la poubelle avec précaution, en veillant à ne laisser aucune trace qui pourrait me lier aux déchets des vidanges.
