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“Je ne pensais pas avoir subi ces choses-là” : ils découvrent leur viol sur les photos du téléphone du grand-père

“Je ne pensais pas avoir subi ces choses-là” : ils découvrent leur viol sur les photos du téléphone du grand-père

Au cours de l’enquête, le grand-père de 70 ans, l’avait admis du bout des lèvres : « J’ai fait des choses dégueulasses sur les enfants. » Mais ce qui, dans le dossier, n’était qu’un mot, a pris toute sa réalité, ce mardi 20 septembre, au cours de la deuxième journée de son procès devant la cour d’assises d’Eure-et-Loir, à Chartres.
Les photos, retrouvées sur son téléphone, ont été projetées sur les écrans géants de la salle d’audience.

À voir les visages des jurées de la cour d’assises, uniquement des femmes, y compris les trois magistrates professionnelles, le terme employé par l’accusé au cours de l’enquête était loin de la réalité.

prime Un homme jugé devant la cour d’assises d’Eure-et-Loir pour viols et agressions sexuelles sur ses petits-enfants : le téléphone “perdu” révèle 300 photos compromettantes

On y voit les enfants profondément endormis et, en gros plan, le sexe de celui qu’ils appelaient tous affectueusement « papy » abuser d’eux, dans sa maison d’Eure-et-Loir.

« Ce procès est compliqué pour moi », avoue l’une des cinq victimes présumées, le seul à ne pas être l’un des petits-fils de l’accusé. « J’étais l’un de leurs amis, et je dormais parfois chez lui. »

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La moitié de sa vie avec ce dossier

Aujourd’hui, il a 23 ans. C’est un solide gaillard au visage ouvert qui dit les choses comme il les pense. « Je suis heureux avec ma femme et mon fils de 2 ans. Mais j’ai peur de le confier à quelqu’un, et qu’il lui arrive la même chose qu’à moi. »
Lorsque celui qu’il appelait également « Papy » aurait abusé de lui, il avait une dizaine d’années.

« Je n’avais aucune conscience qu’il se passait quelque chose. J’étais juste surpris de me réveiller dans son lit. »

Une victime (vide)

Diagnostiqué hyperactif, il ne s’endormait pas facilement. « Il n’arrivait même pas à tenir sur une chaise », a témoigné sa mère. Dans ces conditions, comment expliquer qu’il s’endormait en plein après-midi, juste après le repas, comme il l’a confirmé pendant l’audience ? « C’est comme si on m’avait donné un somnifère », avance-t-il.

De son côté, l’accusé a toujours nié avoir drogué les enfants pour pouvoir en abuser à sa guise.

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Le jeune homme n’a réalisé ce qu’il aurait subi, qu’au moment où les photos prises par le grand-père ont été retrouvées cinq ans après, dans un téléphone qu’il avait prétendu avoir perdu, au moment des premières plaintes.

« Je ne pensais pas avoir subi ces choses-là »

Découvrir qu’ils auraient été abusés sexuellement grâce aux photos du téléphone ! C’est également ce qu’ont vécu deux autres des petits-fils de l’accusé.
« Je ne pensais pas avoir subi ces choses-là », a témoigné l’un d’eux, qui avait moins de 10 ans à l’époque où les photos ont été prises par son grand-père. Il en a 22 aujourd’hui. « J’ai presque passé la moitié de ma vie avec ce dossier. Je veux tourner la page. »

Son frère aîné a été le premier à parler en 2013. Lui, ne figure sur aucune photo.
« J’avais 11 ans quand ça a commencé », a-t-il raconté à la barre des témoins.

L’un de ses cousins, un autre des petits-fils de l’accusé, paraît plus fragile. « C’était un enfant joyeux et mignon », assure sa mère au cours de son témoignage. Lui explique, qu’il était le petit-fils préféré de son papi. « Il n’arrêtait pas de me faire des cadeaux. Mais, quand je refusais d’aller dormir avec lui, il devenait agressif. »

Après la révélation des photos et sa plainte dans un commissariat de la région parisienne, le petit garçon joyeux a changé. « J’ai fait de la phobie sociale, des tentatives de suicide et je me suis automutilé. J’ai aussi développé des troubles alimentaires. » Il assure que la seule personne qu’il arrive à supporter est sa compagne. « Elle m’aide beaucoup. »

Le seul, dans la salle d’audience, à sembler ne ressentir aucune émotion, c’est l’accusé lui-même. Ce mercredi matin, il devra s’expliquer sur les graves accusations de ses petits-enfants.

Jugé pour viols et agressions sexuelles incestueuses, il encourt vingt ans de réclusion criminelle.

Jacques Joannopoulos

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