La force tranquille d’une équipe “injouable”

L’Inter Milan, c’est une équipe qui mise sur la solidité et l’efficacité. Henrikh Mkhitaryan, transformé de milieu offensif en un joueur de devoir, l’a résumé ainsi : Si nous faisons notre jeu, nous sommes injouables. Une déclaration qu’il nuance parfois, soulignant la force collective de l’équipe : Je vois comment jouent et suent mes coéquipiers. Nous sommes une équipe très forte.

Au-delà des statistiques, l’Inter rassemble des joueurs qui semblaient avoir atteint leur apogée, mais qui retrouvent une seconde jeunesse sous le maillot nerazzurro.

Çalhanoğlu : De talent brut à maître à jouer

Hakan Çalhanoğlu, 31 ans, incarne cette renaissance. Considéré comme un milieu offensif turc talentueux mais peu constant, il a explosé en Bundesliga grâce à ses qualités techniques et sa précision sur coups de pied arrêtés. Après des passages au Bayer Leverkusen et à l’AC Milan, il rejoint l’Inter à l’été 2021, où Simone Inzaghi le repositionne plus bas sur le terrain, transformant sa vision du jeu.

Çalhanoğlu se voit désormais comme un regista de classe mondiale. Je suis le meilleur pivot organisateur du monde, a-t-il déclaré lors du dernier Euro, plaçant derrière lui des joueurs comme Rodri, Kroos, Kimmich et Enzo Fernández.

Un milieu de terrain surprenant et un entraîneur stratège

Çalhanoğlu et Mkhitaryan forment un trio inattendu avec Nicoló Barella, lui aussi reconverti en milieu relayeur. Simone Inzaghi, l’architecte de cette équipe, insiste sur l’importance de la solidarité et du travail collectif.Ancien attaquant de Serie A, souvent éclipsé par son frère Pippo, il s’est révélé être un entraîneur redoutable, avec déjà neuf titres à son actif, dont une Serie A, deux Coupes d’Italie et trois Supercoupes avec l’Inter. Il a mené son équipe jusqu’en finale de la Ligue des Champions il y a deux ans, tenant tête à Manchester City.

Maîtrise financière et recrutement intelligent

Inzaghi a su faire évoluer son équipe, la menant au titre en Italie et la positionnant à nouveau comme un prétendant en Europe. Tout cela, malgré les difficultés financières du club. Après une saison de vice-champion d’Europe marquée par 85 millions d’euros de pertes,l’année suivante a vu les chiffres rouges grimper à 140 millions d’euros. Le club a changé de propriétaire il y a un an, passant sous le contrôle du fonds américain Oaktree Capital Management. des figures emblématiques comme Giuseppe Marotta et Javier Zanetti restent aux commandes, orchestrant des transferts astucieux, comme la vente d’Onana à Manchester United pour 50 millions d’euros, remplacé par Yan Sommer pour seulement 7 millions.

Sommer et Marcus Thuram, qui remplace Edin Dzeko et Romelu Lukaku, sont les deux principales recrues par rapport à l’équipe finaliste d’il y a deux ans. Thuram, arrivé libre, est un autre exemple de recrutement intelligent, à l’image de la vente d’Achraf au PSG pour 68 millions d’euros, remplacé par dumfries pour 14 millions.

Un club sous-estimé mais puissant

Dans un contexte de dépenses excessives, l’Inter Milan gère ses finances avec rigueur. C’est peut-être pourquoi le club est souvent sous-estimé, mais il sait se montrer redoutable avec ses propres armes.