En cette fin juin, les rayons des magasins commencent à s’étoffer de classeurs et de stylos, les fameuses listes de fournitures sont diffusées aux parents. La rentrée scolaire se prépare déjà. Mais cette année, accompagnée par une inflation galopante, la note des achats de matériel scolaire risque d’être salée. Impactés par l’envolée des coûts de l’énergie et surtout du papier , les cahiers, agendas et autres feuilles mobiles devraient subir une hausse conséquente, jusqu’à près de 20 % selon les prévisions.
« À partir de mi-septembre, nous ne pourrons plus garantir les prix »
Une très mauvaise nouvelle pour Delphine, mère de trois enfants scolarisés à la cité scolaire Hélène-Boucher à Thionville. « Je ne dispose que de faibles revenus et c’est déjà difficile de manger », s’inquiète-t-elle. « Tant pis, les sacs à dos ne seront pas changés et je vais attendre les promotions. » Mauvaise idée selon les enseignes spécialisées en papeterie qui se veulent rassurantes. « Il vaut mieux faire ses courses de rentrée maintenant, conseille Pierre Maujard, responsable de Bureau Vallée à Thionville. Car à partir de mi-septembre, lors du prochain réapprovisionnement, nous ne pourrons plus garantir les prix. » Pour cette rentrée, les enseignes ont négocié et commandé le stock actuel en automne dernier, soit avant la guerre en Ukraine et la crise du papier. « Nos tarifs sont donc similaires à ceux de l’an dernier », confirme Christophe Miraucourt, directeur de Cultura à Terville, qui précise que son magasin « a bloqué 500 prix de fournitures scolaires ». Autant dire que les familles prévoyantes ne verront pas (trop) leur facture s’élever. Mais dès cet automne, l’augmentation des coûts des matières premières devrait se répercuter sur toute la papeterie. Le secteur de l’édition, impacté lui aussi, revoit déjà les prix des livres à la hausse.
Une revalorisation de l’allocation demandée par la FCPE
Pour anticiper, certains associés FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves), comme ceux de Yutz, ont déjà mis en place des achats groupés afin de réduire les coûts. D’autres programment des bourses de soutien avec dons de matériel à ceux qui en manquent. « Mais ça ne suffira pas », assure Mélanie Pain, administratrice de la FCPE de Moselle. « C’est à l’État de réagir. L’allocation de rentrée scolaire actuelle, versée seulement en août, est insuffisante pour faire face à ce surcoût. Nous demandons donc le doublement de ce montant et la révision des critères d’attribution des bourses. » Une autre inquiétude pour la rentrée semble d’ores et déjà poindre chez les parents d’élèves : les tarifs de cantine. Déjeuner avec ses petits camarades pourrait coûter jusqu’à 10 % plus cher.
