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“Il nous faut un réseau de soins en pédopsychiatrie”

“Il nous faut un réseau de soins en pédopsychiatrie”

« Entre 2011 et 2021, nous sommes passés de 155 à 1 824 visites par an aux urgences pour adolescents qui avaient besoin de l’accompagnement d’un neuropsychiatre. Une décennie de croissance exponentielle des demandes d’aide, à tel point qu’avant même le Covid on avait atteint 1 059 accès urgents par an, mais le coronavirus a entraîné une explosion des troubles de l’humeur, de la dépression et de l’anxiété qui n’en relèvent pas et une augmentation notable en cas d’automutilation et d’idées suicidaires, en particulier chez les filles. Stefano Vicari, professeur titulaire à Cattolica et directeur de l’unité opérationnelle du complexe de neuropsychiatrie infantile de l’hôpital pédiatrique Irccs Bambino Gesù de Rome, fait le point sur ce qui n’est que la pointe de l’iceberg du mal-être.

Votre hôpital est le test décisif de l’inconfort et des lacunes dans les soins…

Aujourd’hui, nous avons atteint un peu plus d’une centaine de lits réservés uniquement à la psychiatrie pour l’âge de développement, mais au moins cinq régions – Calabre, Ombrie, Abruzzes, Molise et Vallée d’Aoste – ne disposent pas de lits dédiés. Une fois l’hospitalisation terminée, les familles ne savent souvent pas vers qui se tourner : il faudrait un réseau de soins en neuropsychiatrie infantile, qui n’existe pas aujourd’hui, avec des équipes au sein des Autorités Locales de Santé tant pour la prévention que pour la prise en charge précoce et le traitement. Notre NHS est calibré sur les besoins des adultes, il ne tient pas compte du fait que la majorité des troubles mentaux commencent à l’âge de développement. Ensuite, la formation doit être repensée : les pédiatres étudient rarement la psychiatrie mais si le suicide est la deuxième cause de décès entre 10 et 25 ans, ces bilans devraient aussi figurer dans les “rapports de santé”. On parle d’au moins 10 % d’enfants et 20 % d’adolescents ayant des troubles de santé mentale.

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La pandémie a exacerbé un phénomène existant : les causes ?

Au fil des ans, les facteurs de protection tels que l’école, la famille et les relations se sont affaiblis. Dans un contexte d’inattention totale envers les jeunes, l’école est de plus en plus compétitive et moins disposée à cultiver des relations, les parents luttent également par manque de temps pour s’occuper des enfants et établir des règles, les médias sociaux et la toxicomanie se répandent. Autant dire que le premier contact avec les cannabinoïdes, étroitement lié à l’adolescence au risque de troubles mentaux, a lieu en sixième.

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