L’impact économique sous-estimé des espèces invasives : une menace globale
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PARIS – 2 Mai 2024 – Une récente étude met en lumière l’ampleur des dommages économiques provoqués par les espèces invasives à l’échelle mondiale. Elle révèle que les coûts s’élèvent à des milliards d’euros. Cette analyse, basée sur des données de différentes sources, a permis d’évaluer les coûts liés à ces espèces et de mettre en évidence les zones les plus touchées. Préparez-vous à découvrir des chiffres stupéfiants et pourquoi cette menace est si préoccupante.
L’impact économique sous-estimé des espèces invasives : une menace globale
Le raton laveur d’Amérique du Nord, la berce du Caucase et la coccinelle asiatique ne sont que quelques exemples d’espèces qui se sont largement répandues à travers le monde.Favorisées par le changement climatique, le tourisme et les modifications de l’utilisation des terres, ces espèces, comme des centaines d’autres, entrent en compétition avec les espèces indigènes et sont considérées comme “invasives” par les experts. Cette prolifération entraîne souvent une perte de biodiversité et peut causer des dommages considérables à l’agriculture, à la santé et, plus largement, à l’économie mondiale. Une étude récente publiée dans nature Ecology & Evolution révèle que l’ampleur de ces dommages est bien plus importante qu’on ne le pensait.
Une évaluation globale des coûts
Une équipe internationale de chercheurs a utilisé la base de données InvaCost, qui documente les coûts globaux des espèces invasives de 1960 à 2022, pour modéliser les dommages économiques à l’échelle mondiale. Les chercheurs ont combiné les estimations des coûts nationaux pour 162 espèces invasives avec des modèles de répartition géographique de ces plantes et animaux. Ensuite, les scientifiques, dirigés par Ismael Soto de l’Université de Bohême du Sud à Budweis, en République tchèque, ont extrapolé les coûts économiques à plus de 80 pays pour lesquels il n’existait pas de données. Ils ont également pris en compte des facteurs tels que la superficie agricole et la population de chaque région.
Des coûts multipliés par mille
Les résultats de l’étude sont alarmants. Les coûts globaux totaux causés par les espèces végétales et animales invasives au cours des soixante dernières années sont estimés à 35 milliards d’euros par an. Cela représente un total d’environ deux billions d’euros, soit environ 1600 fois plus que ce qui avait été estimé auparavant. ces coûts sont comparables aux sommes engagées après des catastrophes naturelles extrêmes.
Les zones les plus touchées
Selon les chercheurs, l’Europe est la région la plus touchée économiquement. Environ 70 % des coûts mondiaux liés aux “invasions biologiques” sont concentrés en Europe,suivie par l’Amérique du Nord et l’Asie. Les points chauds des coûts se situent principalement dans les zones urbaines densément peuplées d’Europe, ainsi que sur la côte est de la Chine et les côtes est et ouest des États-Unis. Dans ces zones, les espèces invasives ont causé en moyenne jusqu’à 50 euros de coûts par mètre carré.
Les espèces les plus coûteuses
Quelles sont les espèces végétales et animales non indigènes qui causent le plus de dommages ? Les espèces végétales invasives, telles que l’arbre à papillons et la jacinthe d’eau, ont été identifiées comme les principales sources de coûts dans l’étude, tant en raison des dommages qu’elles ont causés que des mesures prises pour les combattre. on estime qu’elles ont causé environ 800 milliards d’euros de dommages au cours des 60 dernières années. Viennent ensuite les arthropodes (“nuisibles”) avec 730 milliards d’euros et les mammifères non indigènes avec 200 milliards d’euros.
Le sanglier, un fléau coûteux
Les chercheurs dirigés par Soto ont également examiné l’impact d’espèces individuelles. Le sanglier, par exemple, est particulièrement coûteux en raison des ravages qu’il cause sur les terres agricoles. En moyenne, les zones touchées subissent des coûts consécutifs de cent euros par kilomètre carré. D’importantes sommes d’argent ont également été dépensées pour lutter contre une autre espèce invasive : la renouée du Japon, qui coûte en moyenne dix euros par kilomètre carré.
Limites de l’étude
les estimations de l’équipe internationale de chercheurs comportent toutefois des lacunes. Les lacunes dans les données sont particulièrement importantes. L’étude ne prend en compte que 162 des 3500 espèces non indigènes connues.Pour 120 d’entre elles, les coûts sont connus dans un seul pays. L’extrapolation des coûts d’une région à un autre pays, comme dans le modèle, biaise également les résultats.
Conclusion
Malgré ces limites,il reste indéniable que les espèces exotiques envahissantes entraînent des coûts considérables que nous ne pouvons actuellement que partiellement quantifier
,selon l’écologiste Bernd Lenzner de l’Université de Vienne,cité par le Science Media Center.
FAQ sur les espèces invasives
Qu’est-ce qu’une espèce invasive ?
Une espèce invasive est une espèce non indigène qui se propage rapidement et cause des dommages à l’environnement, à l’économie ou à la santé humaine.
Comment les espèces invasives se propagent-elles ?
Les espèces invasives peuvent se propager par le biais du transport maritime, du commerce, du tourisme, ou encore par des phénomènes naturels tels que les inondations ou les tempêtes.
Que peut-on faire pour lutter contre les espèces invasives ?
La lutte contre les espèces invasives peut passer par la prévention, l’éradication, le contrôle de la population, ou encore la restauration des écosystèmes.