Les Tests Classiques et Leurs Limites

Les tests traditionnels incluent l’évaluation du nombre de placentas, la présence du signe lambda et la concordance du sexe fœtal. Cependant, ces tests présentent des limites significatives.

• Nombre de placentas : Bien que la présence de deux placentas soit un indicateur fiable de dichorionicité, la présence d’une seule masse placentaire n’est pas un indicateur fiable de monochorionicité. L’étude souligne que le nombre de placentas est un test médiocre pour confirmer la monochorionicité avec un taux de faux positifs très élevé pour MC si une seule masse placentaire est observée. Sa principale valeur réside dans sa capacité à prédire la dichorionicité.
• Signe Lambda : Le signe lambda, visible à l’échographie, est utile s’il est présent après 14 semaines de gestation. cependant, sa précision diminue avec l’avancement de la grossesse. À mesure que la gestation avance, le signe lambda est susceptible de disparaître à mesure que les sacs amniotiques se dilatent et compriment la zone de décollement de la membrane adjacente aux placentas. L’étude a révélé une valeur prédictive positive (VPP) de 46 % et une valeur prédictive négative (VPN) de 100 %, ce qui contraste avec une étude antérieure qui rapportait une VPP de 88 % et une VPN de 94,7 % après 14 semaines.
• Discordance du sexe fœtal : La discordance du sexe fœtal est un indicateur très fiable de dichorionicité, car elle implique que les jumeaux sont dizygotes. Les jumeaux MC sont presque toujours monozygotes (99,7 %). Par conséquent, avec des sexes discordants, nous pouvons supposer une dichorionicité en raison du fait que les deux fœtus sont dizygotes.

nouvelles Approches : Épaisseur de la Membrane et Nombre de Couches

L’étude explore l’ajout de deux nouveaux paramètres : l’épaisseur de la membrane inter-amniotique et le nombre de couches membranaires.

• Épaisseur de la membrane : La mesure de l’épaisseur de la membrane semble être un test prometteur, car elle n’est pas influencée par l’âge gestationnel. L’étude a révélé une précision de 76 % pour la monochorionicité lorsque l’épaisseur de la membrane est inférieure à 2 mm. Si l’épaisseur de la membrane est  2 mm, la précision n’est pas aussi élevée. Une forte corrélation a été observée entre l’épaisseur de la membrane et les résultats histologiques (P > I z I = 0.002).
• Nombre de couches membranaires : Le comptage du nombre de couches dans la membrane s’est avéré difficile en raison de la finesse de la membrane. Bien que la valeur prédictive négative (VPN) de 4 couches soit de 100 %,la spécificité n’était que de 77 %,ce qui donne une valeur prédictive positive (VPP) pour MC de seulement 60 %.

Importance de la Séquence des Tests diagnostiques

L’étude souligne l’importance de classer les tests et de les effectuer séquentiellement, en commençant par les tests de haute sensibilité mais de faible spécificité, et en progressant vers les tests de spécificité plus élevée. De cette façon, des tests imparfaits ou moins précis peuvent être combinés pour améliorer la précision du diagnostic. La séquence correcte de ces tests est essentielle pour établir le diagnostic. Les tests de cette étude avaient tous une sensibilité élevée, mais une spécificité décevante.

Limites de l’Étude et Perspectives Futures

L’étude reconnaît plusieurs limitations, notamment la petite taille de l’échantillon et le fait que tous les échographistes n’ont pas mesuré les cinq caractéristiques échographiques dans tous les cas. Les recherches futures devraient se concentrer sur la mesure de l’épaisseur de la membrane dans toutes les grossesses gémellaires avec une seule masse placentaire, sans signe lambda et avec des sexes concordants. Cela aidera à diminuer le nombre de grossesses incorrectement diagnostiquées comme MC. La VPN élevée (pour MC) garantira qu’aucune grossesse MC ne sera manquée.