Le mois de ramadan est traditionnellement un temps de partage et de générosité pour les musulmans du monde entier. Mais cette année, à Dakar, une polémique enfle autour d’une pénurie de sucre qui handicape les familles pendant leur jeûne quotidien. Entre les accusations de spéculation et les déclarations du gouvernement, cet article revient sur les raisons de cette crise inattendue, ses conséquences pour les Sénégalais et les perspectives d’une résolution rapide du problème.
Avec notre correspondant à Dakar, Birahim Touré
Moussa, un jeune Sénégalais, a du mal à trouver du sucre pour vendre du café à l’heure de la rupture du jeûne pendant le Ramadan. Il explique que le sucre est difficile à trouver et rare à avoir. Les gens qui en ont ne peuvent pas tout vendre à cause de la forte demande, ce qui crée une pénurie. Moussa se retrouve donc à acheter du sucre dans différentes boutiques pour pouvoir satisfaire sa clientèle.
La compagnie sucrière sénégalaise, principal fournisseur de sucre au Sénégal, accuse les commerçants d’être derrière cette pénurie. Cependant, Alla Dieng, le directeur exécutif de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal, rejette ces accusations et déplore la situation. Selon lui, cette tension répétitive pendant le Ramadan est due à plusieurs facteurs, notamment le gap entre la production de sucre de la compagnie sénégalaise (135 000 tonnes par an) et la consommation des Sénégalais (185 000 tonnes par an). Il est donc nécessaire d’importer entre 50 000 et 60 000 tonnes de sucre chaque année.
Concernant les accusations de stocks non commercialisés, Alla Dieng affirme que si cela est avéré, c’est à l’État de prendre des mesures pour traquer ces commerçants. Le directeur du commerce intérieur du Sénégal assure que le sucre est bien disponible malgré quelques dysfonctionnements dans la distribution, que les services de l’État sont en train de régler.
En somme, la pénurie de sucre pendant le Ramadan au Sénégal est un problème récurrent causé par plusieurs facteurs, notamment le gap entre la production et la consommation de sucre dans le pays. Les commerçants ne sont pas forcément responsables de cette situation, mais l’État doit prendre des mesures pour éviter cette pénurie et assurer un approvisionnement suffisant en sucre pour répondre aux besoins des Sénégalais pendant le Ramadan.