C’est confirmé : les fêtes de Pâques, dimanche 9 et lundi 10 avril, pourront être célébrées à la cathédrale Notre-Dame de Chartres dans une nef débarrassée de son échafaudage.
Installé à la mi-octobre dans le cadre du chantier de reconstruction du grand orgue, cet échafaudage a permis de démonter l’instrument de musique mis en place en 1971, à 16 m de hauteur. Mais derrière les bâches, à l’abri du regard des visiteurs, le travail continue.
Pourquoi le grand orgue de la cathédrale de Chartres est-il en cours de démantèlement ?
Patrick Armand, gérant de la manufacture Muhleisen, chargé de la construction du nouvel orgue, profite de pouvoir accéder au buffet classé du XVIe siècle et vidé de tous ses éléments – sommier, soufflets, claviers, etc. – pour noter au millimètre près les dimensions intérieures et s’assurer que le futur instrument de musique pourra s’y intégrer sans difficultés.
Mais c’est aussi l’occasion pour la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) Centre-Val de Loire de dresser un état sanitaire précis du buffet qui sera restauré.
« Il y a quelques années, nous avions effectué un diagnostic depuis une nacelle », précise Irène Jourd’heuil, conservatrice des monuments historiques à la Drac Centre-Val de Loire. « La mise en place d’un échafaudage nous permet d’approfondir cette étude, notamment en ce qui concerne la polychromie du buffet. »
prime En quoi consiste le tout premier plan de gestion de la cathédrale de Chartres ?
Les sondages qui vont être effectués seront déterminants : ils permettront de définir le protocole d’intervention qui sera retenu pour la restauration de ce mobilier classé. En résumé, il s’agit de savoir quelle couche de vernis recouvrira le buffet en chêne construit entre 1542 et 1551 par Robert Filleul, Roland Foubert et leurs compagnons charpentiers, sculpteurs sur bois et ébénistes.
Recevez par mail notre newsletter loisirs et retrouvez les idées de sorties et d’activités dans votre région.
NL {“path”:”mini-inscription”,”id”:”ER_Loisirs”,”accessCode”:”14249945″,”allowGCS”:”true”,”bodyClass”:”ripo_generic”,”contextLevel”:”KEEP_ALL”,”filterMotsCles”:”7|10|12|98|102|191″,”gabarit”:”generic”,”hasEssentiel”:”true”,”idArticle”:”4249945″,”idArticlesList”:”4249945″,”idDepartement”:”247″,”idZone”:”15257″,”motsCles”:”7|10|12|98|102|191″,”premium”:”false”,”pubs”:”banniere_haute|article|article2|article3″,”site”:”ER”,”sousDomaine”:”www”,”urlTitle”:”construction-du-grand-orgue-de-la-cathedrale-de-chartres-pourquoi-l-echafaudage-dans-la-nef-est-il-toujours-en-place”}
« Ce buffet n’est pas complètement homogène aujourd’hui. Certaines parties datent du Moyen Âge, mais il a subi des modifications entre le XVIIe siècle et jusqu’à récemment. Plusieurs couches de peinture se superposent donc : l’ocre jaune de sa construction, celle des travaux effectués au XVIIe siècle et le marron qui le recouvre actuellement. Nous devons décider quelle couleur nous choisissons de restaurer. »
Irène Jourd’heuil (Conservatrice des monuments historiques)
Plusieurs paramètres entrent en compte dans ce choix : le temps, l’argent mais aussi l’état des peintures antérieures. « L’essentiel du buffet actuel date plutôt du XVIIe siècle. Il serait intéressant de retrouver cette harmonie et de dégager cette couche ancienne mais il faut d’abord savoir si c’est possible. » Et donc vérifier que cette couche est toujours présente sur le buffet ou s’il faut se contenter d’un nettoyage de la couche actuelle.
Garder la couleur actuelle ou retrouver celle du XVIIe siècle
La décision retenue aura des conséquences directes sur la remise en place de l’échafaudage, qui devra intégrer le temps nécessaire au style de restauration choisi. « Si on remet au jour la peinture du XVIIe siècle, l’intervention sera un peu plus longue car il s’agit de peinture au plomb qui nécessite des protocoles particuliers », indique Irène Jourd’heuil.
prime Un chantier de trois ans pour le nouvel orgue de la cathédrale de Chartres
Parallèlement à l’étude complémentaire, programmée du 20 au 24 février, un état sanitaire du buffet sera également effectué. Trente et un éléments de ce buffet – qui se sont désolidarisés ou qui ont été démontés lors de travaux – sont actuellement stockés au musée des Beaux-Arts de Chartres et dans les réserves lapidaires de la cathédrale. « Nous allons les étudier pour voir ce qu’on peut remettre en place », annonce Irène Jourd’heuil.
Laurence Franceschina
[email protected]