HONG KONG : Il se répand comme une traînée de poudre. Les acheteurs de maisons en Chine refusent de payer l’hypothèque sur les propriétés qu’ils ont achetées mais que leurs promoteurs financièrement à court de ressources ne peuvent pas terminer. Certains disent qu’ils ne reprendront les paiements que lorsque la construction reprendra.
La manifestation concernait plus de 100 projets retardés au mercredi 13 juillet, contre 58 projets un jour plus tôt. Les acheteurs frustrés accusent les promoteurs de détourner le produit des ventes et les banques de ne pas protéger leurs prêts.
La Chine n’a jamais rien vu de tel. Comme aux États-Unis – jusqu’à la crise des subprimes de 2007 – la possibilité de problèmes sur le marché hypothécaire était extrêmement faible.
Mais cette grève des prêts hypothécaires n’est pas entièrement imprévisible. Les acheteurs de maison ont toutes les raisons d’être en colère.
La plupart des projets ont été lancés par des développeurs qui ont fait défaut. China Evergrande Group est en tête du peloton, représentant environ 35% du total des projets qui ont fait face à des révoltes hypothécaires, selon les données compilées par CLSA.
Un de ces projets dans l’est de la province du Jiangsu a été lancé avant la pandémie de COVID-19. La construction est suspendue depuis août 2021, tandis que la valeur des propriétés dans son quartier a baissé d’environ 10 %.
En d’autres termes, non seulement les ménages concernés ont vu leur richesse baisser, mais ils ne peuvent pas non plus emménager et profiter de leur nouvel appartement.
MENACE POUR LA STABILITÉ DES BANQUES CHINOISES
Au fil des ans, avec le consentement des gouvernements locaux, des sociétés comme Evergrande et Country Garden Holdings Co ont alimenté le boom du logement résidentiel grâce à un modèle dit de prévente : les appartements sont achetés bien avant qu’ils ne soient achevés. Maintenant, les constructeurs n’ont plus d’argent pour terminer ces projets.
Certes, les problèmes d’endettement des promoteurs ont suscité des protestations dans le passé, de la part des fournisseurs, des employés, jusqu’aux malheureux investisseurs de détail qui avaient acheté leurs offres de gestion de patrimoine.
