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Chevilly, L’Haÿ et Villejuif : la géothermie menacée par le bond des prix de l’énergie

Chevilly, L’Haÿ et Villejuif : la géothermie menacée par le bond des prix de l’énergie

Depuis plusieurs mois, les maires de Chevilly-Larue, L’Haÿ-les-Roses et Villejuif, alertent le gouvernement sur l’impact catastrophique de la hausse des prix de l’énergie sur le budget de leur réseau commun de géothermie. Avec 9,5 millions d’euros de dépenses de fonctionnement supplémentaires en 2022, une cessation de paiement est à craindre.

C’est le plus grand réseau géothermique d’Europe. Couvrant les communes de Chevilly-Larue, de L’Haÿ-les-Roses et de Villejuif, il assure le chauffage de 35 000 équivalent logements, soit 100 000 habitants. En utilisant l’eau chaude puisée dans la nappe souterraine du Dogger, l’économie de rejet de CO2 estimée par rapport à un mode de chauffage classique est estimée à 40 000 tonnes, soit la circulation de 20 000 véhicules par an. En plus d’être vertueux sur le plan environnemental, les abonnés sont généralement satisfaits de constater des tarifs plus intéressants.

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Mais la géothermie ne suffit pas, à elle seule, à alimenter le réseau. 35% de la chaleur du réseau géré par la SEMHAC (société publique locale d’énergie et maintenance à L’Haÿ-les-Roses, Chevilly-Larue et Villejuif), reste produite par du gaz. Une source d’énergie dont les tarifs se sont littéralement envolés pour les professionnels, passant de 21 euros par mégawatt/heures au 1er janvier 2021, à 220,7 euros, en ce début d’année.

“Concrètement, 8 millions d’euros dépenses supplémentaires de fonctionnement liées à l’augmentation du prix de l’énergie sont à prévoir pour 2022, et 9,5 millions d’euros en incluant la taxe intérieure sur la consommation du gaz naturel. Cette charge à elle seule représenterait
90% du budget de la SEMHACH là où elle représente aujourd’hui 30%, ce qui n’est évidemment pas absorbable. Sans aide de l’Etat, cette société d’exploitation vertueuse sur le plan environnemental et qui a toujours été en bonne santé financière sera inévitablement en situation de cessation de
paiement dès le mois de février 2022, laissant peser la menace d’une coupure de chauffage sur plus de 100 000 habitants”
alertent Stéphanie Daumin, Vincent Jeanbrun et Pierre Garzon, les trois maires du territoire couvert par le réseau.

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Les élus ont sollicité par courrier le soutien du gouvernement, dès novembre dernier, espérant une suspension des taxes, des prêts longue durée ou une régulation des prix de vente par les opérateurs. Entre temps, le conseil départemental du Val-de-Marne s’est associé à cette alerte en votant un vœu. En décembre dernier, le député Jean-Jacques Bridey, a rédigé un courrier au premier ministre Jean Castex“pour connaître les mesures de soutiens que les pouvoirs publics pourraient prendre pour garantir la pérennité du réseau”. Au Sénat également, des parlementaires du Val-de-Marne se sont mobilisés sur cette question. Ainsi Sophie Taillé-Polian, dans un amendement au projet de loi de finances pour 2022, repris par Pascal Savoldelli, a demandé l’exonération de Taxe intérieure sur la consommation de gaz  naturel (TICGN) pour la part de gaz servant à la production de chaleur, comme c’est le cas pour la production d’électricité. L’amendement en question n’a pas été adopté après l’avis défavorable du gouvernement.

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Pour l’heure, l’exécutif n’a pas répondu. Les élus ont donc réitéré leurs demandes.

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