Il y a trois cents ans, le 2 avril 1725, naissait Giacomo Casanova, le Vénitien le plus célèbre au monde après Marco Polo. Écrivain, poète, alchimiste, ésotériste, franc-maçon, diplomate, scientifique, philosophe, aventurier et espion, il est surtout connu comme un séducteur implacable. Ses mémoires, *Histoire de ma vie*, écrites en français, comptent environ 5000 pages et relatent ses aventures avec 116 femmes. Il prétendait les avoir toutes aimées. Ce nombre est bien inférieur aux 2065 amantes que Mozart attribue à don Giovanni, personnage imaginaire de son opéra de 1788. Le XVIIIe siècle fut une époque de libertinage,Venise rivalisant avec Paris comme la ville la plus débauchée d’Europe. Ce n’est qu’après sa mort, au milieu du XIXe siècle puritain, que Casanova devint synonyme de coureur de jupons.

Il aurait souhaité que sa renommée soit liée à la littérature. Il publia 43 œuvres, mais aucune ne marqua son époque. On lui attribue l’invention du terme « agent secret », qu’il utilisait pour décrire son travail d’espion au service des Doges à partir de 1774, après 18 ans d’exil. précurseur de 007 ? Plutôt profiteur et menteur ambigu, il se vantait de faux titres de noblesse et d’un diplôme inexistant en droit de Padoue. Il était payé à la tâche pour les longs rapports qu’il envoyait de toute l’Europe, conservés dans les archives de la Sérénissime. Grâce à son talent pour s’introduire dans toutes les cours du continent, il visita 15 pays et une centaine de villes.

En France, il fut arrêté pour banqueroute, mais devint plus tard concessionnaire du jeu de loterie. Entremetteur, joueur, magicien, adepte de l’occultisme et escroc, il fut l’un des personnages les plus polyvalents de son époque, un homme aux multiples talents. Il finit en prison à cinq reprises. Son charme magnétique ne tenait pas seulement à son physique : c’était un bel homme d’un mètre quatre-vingt-dix.

Venise célèbre son enfant terrible avec diverses initiatives. Le thème du Carnaval 2025 inauguré place Saint-Marc était « Le temps de Casanova ». Le musée du Palazzo Mocenigo accueille l’exposition « Le séducteur. Le renouvellement de l’image masculine au temps de Casanova ». Le même musée accueillera également « Casanova : l’héritage d’un mythe entre histoire et cinéma ». L’appartement du Doge au Palais des Doges, théâtre des relations entre l’agent secret Casanova et les dirigeants de la Sérénissime, sera également réaménagé.

L’itinéraire vénitien sur ses traces commence dans la *calle* Malipiero (autrefois *calle della Commedia*) dans le *sestiere* de San Marco. Une plaque de marbre commémore son lieu de naissance dans un appartement au troisième étage des propriétés du comte de savorgnam, comme il l’indique dans ses mémoires. L’édifice fut démoli dans les années 1930. Ses probables résidences de jeunesse se trouvaient *calle dei Orbi* et *calle delle Muneghe*, où l’enfant fut confié à sa grand-mère par sa mère, une actrice itinérante. Ces deux adresses se situent à San Marco. Non loin de l’église de San Samuele, Giacomo prononça son premier sermon à l’âge de quinze ans, révélant ses dons d’orateur.

Le Casanova Museum & Experience, installé au Palazzo Malipiero, n’a pas rencontré le succès et a fermé ses portes en 2020. Un projet, parrainé par la Fondation Giacomo Casanova, prévoit l’ouverture d’un musée avec réalité virtuelle et parcours multimédias dans le monumental Palazzo Zaguri. Pietro Zaguri, ancien propriétaire du palais, fut un ami et mécène de Casanova.

L’itinéraire se poursuit au Palazzo soranzo dans le *sestiere* de San Polo, où le jeune Giacomo travailla comme violoniste en 1746 pour le mariage de Canziana Soranzo et Girolamo Corsaro. Lors de la fête,il rencontra le consul Matteo Bragadin,à qui il sauva la vie après un malaise,marquant le début de leur amitié et de son infiltration dans les cercles du pouvoir.

Sur le Campo Santi Giovanni e Paolo (*sestiere* de Castello), Casanova donna rendez-vous à Maria Marina Morosini, la religieuse à qui il avait volé le cœur, sa plus célèbre amante, qui arriva en gondole déguisée en homme. Elle le toucha profondément, au point qu’il la rejoignit au couvent de Santa Maria degli angeli à Murano, un lieu aujourd’hui abandonné.

Plusieurs de ses rencontres galantes vénitiennes eurent lieu à l’Osteria del Selvadego, derrière la place Saint-Marc, où il passait de la table aux chambres situées aux étages supérieurs.

En 1756, il fut emprisonné pour la première fois dans les Plombs, les prisons réservées aux patriciens, situées dans les combles adjacents au Palais des Doges. C’est là qu’eut lieu son évasion rocambolesque par les toits, suivie d’un long exil.

De retour à Venise en 1774, il vécut dans la *calle Barbaria de le Tole*, où il séduisit Francesca Buschini, une femme du peuple à laquelle il resta lié jusqu’en 1787.

Il mourut le 4 juin 1798 à Duchcov en bohême, où il travaillait comme bibliothécaire du château. Il fut enterré dans la petite église voisine de Sainte-Barbe, mais sa tombe a disparu.

Table of Contents

• Giacomo Casanova : Vie, Œuvre et Héritage du Célèbre Vénitien
  • Introduction
  • Qui était Giacomo casanova ?
  • Les facettes multiples de Casanova
  • Ses mémoires et ses conquêtes
  • casanova et Venise
    • Lieux clés à Venise liés à Casanova
  • Dates et lieux importants
  • FAQ sur Giacomo Casanova
  • Tableau récapitulatif
  • conclusion