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Borghi et l’Intelligence : Politique et Spécialisation

Enrico Borghi : Menaces Globales et Sécurité Nationale

MADRID – 9 Mai 2024 – Comment les menaces globales affectent-elles la sécurité nationale ? C’est la question centrale soulevée par le sénateur italien Enrico Borghi lors du Parliamentary Intelligence-Security Forum à Madrid. L’élu, expert en la matière, a examiné les enjeux liés à la globalisation des menaces et aux défis complexes qu’elle pose à l’Italie et aux pays alliés. Pour approfondir les propositions de Borghi, lisez la suite.

enrico Borghi : Menaces Globales et Sécurité Nationale

Le sénateur italien Enrico Borghi, représentant d’Italia viva au Copasir, a participé au Parliamentary Intelligence-Security Forum à Madrid. Il souligne la globalisation des menaces due aux révolutions technologiques et géopolitiques.

Un Scénario de Menaces Globalisé

Enrico Borghi, sénateur d’Italia Viva, a participé à la 29ème édition du Parliamentary Intelligence-Security Forum à Madrid. L’événement a rassemblé des parlementaires de nombreux pays alliés et partageant les mêmes idées que l’Italie. Selon Borghi, il y a une conscience plus que diffuse du fait que le scénario des menaces aujourd’hui est global en raison des révolutions, technologique et géopolitique, que nous affrontons et qui s’entrecroisent entre elles.

Les Implications de la Globalisation des Menaces

Borghi identifie deux phénomènes majeurs découlant de cette globalisation :

  • La criminalité mondiale exploite cette échelle pour alimenter ses activités illégales, notamment le trafic de drogue, la traite des êtres humains et le blanchiment d’argent.
  • Les régimes autocratiques utilisent ce contexte pour mettre en œuvre des stratégies dans des domaines cruciaux tels que la cybersécurité, l’intelligence artificielle et les cryptomonnaies.

le saviez-vous ? L’intégration des neurosciences et des développements numériques, ainsi que la guerre hybride, ont été des sujets de discussion majeurs à madrid.

Contre-Mesures et Défis Systémiques

Bien qu’il y ait un accord sur l’analyze des menaces, les contre-mesures suscitent des débats. Borghi souligne que les États africains, par exemple, craignent une nouvelle colonisation sur l’intelligence artificielle. Il met en évidence deux questions systémiques :

  1. La nécessité d’établir des standards globaux face à un paradigme d’innovation public-privé qui a évolué depuis la fin de la Guerre Froide.
  2. Le risque que les États, en l’absence de capacités et de réponses adéquates, se reposent sur des tiers et des acteurs privés pour des fonctions critiques. Cela vaut aussi pour l’Italie et le cas paragon le démontre. Si aujourd’hui les startups qui avant étaient gouvernées par le public gouvernent maintenant le public, un risque de court-circuit pour la sécurité nationale émerge.

Innovation : Modèles Américains, Chinois et Européens

La question de l’innovation est cruciale. Borghi interroge : Comment faire de l’innovation, cependant ? D’un côté, il y a les États-Unis et leurs animal spirits. De l’autre, la Chine avec des cas d’école comme Huawei, qui est née comme spin-off des forces armées pour ensuite s’imposer sur les marchés internationaux. Et l’Europe ?

il insiste sur l’urgence d’une réflexion sur le modèle d’emploi des ressources,y compris les dépenses militaires dans le cadre de l’OTAN.Faut-il privilégier le modèle des campioni europei proposé par mario Draghi ou une approche individualiste ?

Intelligence pour Demain : Propositions Réformistes

Dans son livre, Sotto attacco, Borghi consacre un chapitre à l’intelligence de demain. Il propose une cassetta degli attrezzi di proposte riformiste, incluant une analyse des organisations d’autres pays occidentaux. Il note que seule l’Espagne possède un service unique, une option parfois évoquée en Italie.

Borghi plaide pour une spécialisation de l’intelligence face aux nouvelles dynamiques. Il considère que la loi 124 de 2007 est dépassée, car conçue avant l’ère numérique. Il suggère également une révision de l’Agence pour la cybersécurité nationale, notamment en ce qui concerne les méthodes de sélection du personnel. De plus, il est urgent de constituer un Conseil de sécurité nationale et de prévoir, dans les principaux ministères impliqués dans la sécurité nationale, des red team pour les prévisions et les analyses de scénario afin d’évaluer les mesures du point de vue de la sécurité nationale ainsi que pour les impacts strictement juridiques ou économiques.

Conseil pratique : La création de red teams permet d’anticiper les menaces et d’évaluer l’impact des décisions gouvernementales sur la sécurité nationale.

Le Primat de la Politique

Borghi insiste sur le primat de la politique, y compris dans le domaine de l’intelligence. L’organisation doit être fonctionnelle et conséquente à l’objectif politique. Au lieu de cela, aujourd’hui, c’est souvent le contraire qui se produit, avec une approche excessivement corporative qui, en l’absence d’une idée forte de la politique, conduit ensuite au conservatisme de la structure elle-même. C’est une chose naturelle en soi, mais c’est une chose pernicieuse du point de vue de la nécessité de mettre à jour et d’adapter des instruments aussi délicats.

Au-Delà de l’intelligence : Cinq Propositions

Borghi propose cinq mesures pour renforcer la sécurité nationale :

  1. Un ministère pour la Méditerranée, indépendant du ministère des Affaires étrangères, rattaché directement au président du Conseil et chargé du Méditerranée élargie.
  2. Un Conseil de sécurité nationale.
  3. Une Agence pour la sécurité cognitive.
  4. Une réforme du Center Hautes Études de Défense pour embrasser la sécurité nationale de manière holistique.
  5. Des red teams dans les ministères stratégiques.
  6. Une stratégie de sécurité nationale, approuvée par le Parlement sur proposition du gouvernement et sur la base de l’instruction du Copasir.

Il justifie l’implication du Parlement par la nécessité de rendre le document contraignant, car la sécurité nationale n’est jamais de parti : le gouvernement la met en œuvre et l’opposition contrôle, mais la modalité de construction doit être bipartite car sinon elle est faible au départ.

Priorités : conseil de Sécurité Nationale ou Stratégie ?

Borghi conclut : Si j’étais le président du Conseil, je nommerais immédiatement le ministre de la Sécurité et je lui donnerais mandat de faire, avec le président du Copasir, le plan pour la sécurité, qui prévoit également la stratégie.

FAQ

Qu’est-ce que le Copasir ?

Le Copasir est le Comité parlementaire pour la sécurité de la République italienne.

Pourquoi Borghi insiste-t-il sur le primat de la politique dans l’intelligence ?

Il estime que l’organisation de l’intelligence doit être alignée sur les objectifs politiques et non l’inverse.

Quelles sont les cinq mesures proposées par Borghi pour renforcer la sécurité nationale ?

Un ministère pour la Méditerranée, un Conseil de sécurité nationale, une agence pour la sécurité cognitive, une réforme du Centre Hautes Études de Défense et des red teams dans les ministères stratégiques.

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