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Au tribunal de Chartres, Rémi Martial, maire de Lèves, plaide “le jeu de la séduction”

Au tribunal de Chartres, Rémi Martial, maire de Lèves, plaide “le jeu de la séduction”

« Quand je l’ai rencontrée, j’étais dans une détresse affective », explique Rémi Martial, maire de Lèves, 40 ans, ce jeudi 23 juin, au tribunal de Chartres. À l’issue d’une instruction judiciaire, il est jugé pour harcèlement à l’égard d’une femme dont il assure « être tombé tout de suite amoureux ».

Le juge d’instruction a prononcé un non-lieu pour les faits d’agression sexuelle dont la femme l’accusait également.

« Très vite, j’ai senti quelles étaient ses intentions », affirme la jeune femme, au tribunal. Elle exerce en libéral. Avec une voix qui exprime l’émotion, elle soutient qu’elle a tout de suite été claire :

« Je lui ai dit que je ne ressentais rien pour lui. Mais que je n’étais pas contre des rencontres professionnelles, ou, éventuellement, amicales. »

La jeune femme (vide)

« Entre nous, c’était un jeu de la séduction », rétorque le maire de Lèves, tout en admettant « des incompréhensions. » « Vous avez échangé 5.500 messages entre avril 2019 et fin août 2020 », relève le président de l’audience, qui ajoute :

« Oui, c’est exact, mais dans ces messages, il peut y avoir une double lecture », répond Rémi Martial.

« Il y avait des attitudes et des regards qui me laissaient penser qu’il pourrait se passer quelque chose entre nous. » Il évoque, en particulier, une soirée, dans le jardin de la femme. « Elle avait mis une robe et des lampions dans les arbres. On s’est embrassés et elle s’est assise sur mes genoux. »

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« À cette époque, je me sentais seule et j’ai eu un moment de faiblesse », affirme la jeune femme. « Mais, très vite, je lui ai dit que ça n’irait pas plus loin. » Il semble que cette scène aurait fini de convaincre Rémi Martial que la femme n’osait pas lui avouer qu’elle aussi ressentait quelque chose pour lui. Les échanges de messages se sont intensifiés. Selon les témoignages, le maire de Lèves aurait été vu, à plusieurs reprises, devant chez elle. « Il me faisait peur », lâche la femme, dans un souffle.

« Vous le décrivez comme un monstre et un prédateur sexuel », remarque Me Vincent Rivierre, l’avocat de Rémi Martial, qui ajoute :

L’avocat évoque, également, des échanges de messages très ambigus : « Des propos qui portent sur la sexualité. Comment voulez-vous qu’il réagisse?? »

« J’étais perdue. Il a réussi à me retourner et à me faire dire n’importe quoi, certifie la femme. J’ai tenté, par tous les moyens, de le repousser. Lorsque je l’ai bloqué sur mon téléphone, il a trouvé des solutions détournées pour entrer en contact avec moi. »

« C’est du harcèlement »

L’avocat de la jeune femme estime que les faits de harcèlement moral sont établis. « Quand on dit non, c’est non. Ce n’est pas de la lourdeur. Ce n’est pas de la maladresse que vous jugez aujourd’hui. C’est plus que ça?! C’est du harcèlement?! »

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« On ne vous juge pas madame » : c’est par ces mots que le procureur de la République commence ses réquisitions : « C’est bien M. Martial qui est jugé. » Au vu des conclusions des expertises, le magistrat estime que « le harcèlement subi par la victime, lui a bien occasionné une dégradation des conditions de vie altérant sa santé ». La femme s’est vue prescrire sept jours d’interruption temporaire de travail. Aussi, il demande six mois de prison avec sursis probatoire, assorti d’une obligation de soins à l’encontre de Rémi Martial.

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« Des réquisitions inadaptées », réagit Me Rivierre. « Il n’est pas coupable de ce qui lui est reproché. » Pour l’avocat, « la réalité, c’est qu’il restera marqué, à vie, pour des infractions qu’il n’a pas commises ». Il reconnaît que son client « est un séducteur et qu’il aime les femmes » et ajoute :

« Vous ne jugez pas le dossier de la morale. On vit une époque où tout le monde se sent harcelé par tout le monde. La vérité, c’est qu’elle a soufflé le chaud et le froid sur un homme qui était amoureux. »

Vincent Rivière (avocat de Rémi Martial)

Me Rivierre demande la relaxe de Rémi Martial. La décision a été mise en délibéré au 27 juillet.

Jacques Joannopoulos

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