La récente Biennale d’architecture de Venise et d’autres événements similaires suggèrent une transformation chez les architectes. Ils semblent délaisser leur rôle traditionnel pour embrasser celui de super-héros activistes, dédiés à la sauvegarde de la planète.
L’édition de 2023, jugée inconsistante, prétendait explorer l’Afrique et sa diaspora. En réalité, elle abordait de manière vague les dogmes du mouvement woke : identité raciale, colonialisme, genre. Son titre était « Intelligence : Naturelle. Artificielle. Collective ». L’édition actuelle se concentre sur un autre thème incontournable : l’apocalypse climatique, selon les préceptes de l’Agenda 2030.
Carlo Ratti, architecte, ingénieur, professeur au MIT et au Politecnico de Milan, dirige cette édition. Il maîtrise l’art de la rhétorique et sait habilement présenter un ensemble d’artefacts qui occuperont l’arsenale pendant six mois. Ces artefacts ont été sélectionnés suite à un appel à candidatures lancé il y a un an et demi, motivé par la conviction que l’architecture « doit apprendre ».
« Elle doit apprendre à écouter et à s’adapter » et, pour cela, « doit impliquer toutes les formes d’intelligence (naturelle, artificielle et collective) ».
Cet appel ouvert, une première dans l’histoire de la Biennale d’Architecture de Venise, a été inspiré par des rencontres organisées dans le monde entier. Plus de 750 propositions ont été reçues,provenant d’architectes,de designers,mais aussi de scientifiques,d’artistes,d’agriculteurs et d’ingénieurs.
Ratti décrit cette approche comme une « réaction en chaîne ». Cependant, au-delà des mots, cette formule lui permet d’éviter le rôle de curateur et d’adopter celui, plus confortable, de créateur de slogans.Lors de sa conférence de presse, Ratti a présenté deux photos : des incendies à Los Angeles et des inondations à Valence. Il les a utilisées de manière sensationnaliste, non pour analyser les causes, mais pour appuyer le discours de cette édition :
« la Biennale d’Architecture 2025 se présente à un moment de changement global. La crise climatique n’est plus une menace qui nous guette : elle définit déjà notre présent. La mitigation ne suffit plus. La priorité doit être l’adaptation ».
Il a rappelé que plus de 350 personnalités, dont des scientifiques, des architectes et des leaders politiques comme Pedro Sánchez, ont signé un manifeste appelant l’architecture à évoluer au rythme des changements mondiaux.
L’installation à l’entrée de l’exposition à l’Arsenale, « The Third paradise Perspective » de Fondazione Pistoletto Cittadellarte, semble juger nécessaire de recréer la sensation de chaleur et d’humidité causée par les climatiseurs pour sensibiliser les visiteurs à la gravité de la situation climatique. Après cette expérience et un mur énigmatique de Beatriz Colomina, Roberto Kolter, Patricia Urquiola, Geoffrey West et Mark Wigley, intitulé « The Othre Side of the Hill », se déploie un ensemble de propositions qui ressemblent davantage à une exposition scientifique scolaire qu’à une réflexion sérieuse.
Ratti et les participants semblent plus préoccupés par leur rôle de sauveurs de la planète que par une réflexion approfondie. Cela confirme la distance entre ces événements et la réalité de la pratique architecturale. Dépourvus de sens critique,ils alignent leur frivolité intellectuelle sur les activistes soutenus par les pouvoirs idéologiques de la gauche contemporaine.Le pavillon espagnol, malgré ses qualités, souffre également de ce problème. Il semble adhérer à un discours qui, bien que nécessaire, est devenu sectaire. Le gouvernement de Pedro Sánchez semble avoir choisi une « architecture officielle » liée à l’écologisme puritain. Le rôle des commissaires pourrait se limiter à la conception d’une exposition dictée par l’agenda gouvernemental.
La mise en scène de l’exposition « Internatilies : Architecture pour l’équilibre territorial » est attrayante. Il est appréciable de parler clairement de bâtiments et d’architecture, malgré les banalités qui nuisent à la proposition conceptuelle.
« Chaque fois que nous construisons un espace, nous en déconstruisons un autre quelque part. Le bâtiment et le territoire sont donc intimement liés par un lien matériel ».
L’installation « Balance », dans la salle centrale, présente des projets d’architecture et de paysage de seize studios nationaux. Les salles périphériques explorent cinq axes de l’« internalité » : « Matériaux », « Énergie », « Métiers », « Déchets » et « Émissions ».Cette édition de la Biennale confirme la transformation de la figure du critique. Autrefois analyste et observateur, il est devenu, à travers ces événements, une autre entité. L’ère de l’architecture-star l’avait transformé en « community manager ». Les règles actuelles l’ont fait muter en activiste. Dans ces deux incarnations, il ne reste aucune autonomie intellectuelle.
La Biennale d’Architecture de venise : Transformation et Activisme
La Biennale d’Architecture de Venise semble traverser une profonde transformation,délaissant son rôle traditionnel pour épouser une posture d’activisme,notamment en ce qui concerne les enjeux climatiques. L’édition de 2025, sous la direction de Carlo Ratti, illustre cette tendance.
Carlo Ratti et l’agenda Climatique
Ratti, un architecte renommé, incarne cette évolution. Il utilise la rhétorique pour présenter une exposition centrée sur l’adaptation au changement climatique. Son approche,basée sur un appel à candidatures ouvert et la collaboration de diverses disciplines,vise à “impliquer toutes les formes d’intelligence”. Cependant, cette méthode semble avant tout servir à Ratti pour se positionner en tant qu’idéologue plutôt qu’à stimuler une réelle réflexion architecturale.
Le Discours et la Réalité
thématique principale : Adaptation au changement climatique.
Objectif affiché : Impliquer différentes formes d’intelligence pour repenser l’architecture.
* Critique principale : Priorisation de la mise en scène et de l’activisme au détriment de la substance architecturale.
L’exposition met en scène des éléments de sensibilisation (Installation de simulation de chaleur et d’humidité, “the Third paradise Perspective”) et présente des réflexions qui ressemblent plus à une exposition scientifique scolaire qu’à une analyze approfondie. Le pavillon espagnol, bien que de qualité, partage ce positionnement militant, soutenu par l’agenda gouvernemental. La Biennale met ainsi en lumière le rôle croissant de l’architecture dans les enjeux de société.
Tableau récapitulatif
| Aspect de la biennale | Description | Critique |
|—|—|—|
| Thème central | Adaptation au changement climatique | Absence d’analyse de fond |
| Dirigeant | Carlo Ratti | Transformation en idole idéologique |
| Approche | Appel à candidatures ouvert et collaboration | Priorisation de l’apparence sur la substance |
| pavillon Espagnol | Adhésion au discours écologiste | Alignement sur l’agenda gouvernemental |
FAQ – Foire Aux Questions
Qu’est-ce que la Biennale d’Architecture de Venise ?
Un événement majeur qui expose les tendances de l’architecture contemporaine.
Quel est le thème principal de l’édition 2025 ?
L’adaptation au changement climatique.
Qui dirige l’édition actuelle ?
carlo Ratti.
Quelle est la principale critique formulée dans le texte ?
La priorité donnée à l’activisme et à la mise en scène au détriment de la réflexion architecturale.
Comment le rôle du critique a-t-il évolué ?
De simple analyste, il est devenu un activiste.