Par Ines Genetay
Publié le 6 Juil 22 à 19:24
La prévenue est absente à la barre du tribunal judiciaire de Chartres (Eure-et-Loir) ce lundi 4 juillet 2022. Pourtant, elle a bien été présente plusieurs mois après la rupture avec son ancien petit ami, en décidant de lui créer une sale réputation avec des faux comptes à son nom sur les réseaux sociaux, en l’appelant et le menaçant à plusieurs reprises entre février 2021 et septembre 2021 à Chartres, et aujourd’hui poursuivie pour harcèlement.
La victime, un jeune homme originaire d’Eure-et-Loir et qui habite à Chartres, témoigne à la barre de ces longs mois de calvaire, qui lui ont ôté le goût de l’amour et des sorties entre amis. À l’époque, il avait même écrit au procureur de la République pour faire bouger les choses, « je vis avec la peur au ventre, sans savoir jusqu’où cette femme peut aller ».
Faux comptes, insultes, menaces…
Plus d’un an après les faits, l’anxiété est encore d’actualité. « On est dans le crime passionnel », avance-t-il à la barre à la fin du rappel des faits. Il s’est amouraché de la prévenue pendant quatre mois, jusqu’au 14 février 2021où il décide de mettre un terme à la relation.
Mais sa petite amie de l’époque ne l’entend pas de la sorte et compte lui mettre la misère : plus de 1 000 appels en quelques mois seulement, des messages insultants, des menaces, des faux comptes créés au nom de la partie civile et dénigrants sur les réseaux sociaux mais aussi d’autres stratagèmes plutôt curieux pour le faire craquer. Elle s’est connectée à 36 reprises sur son compte Ameli et a pris plusieurs rendez-vous à son nom sur la plateforme Doctolib.
Les deux détruits par la relation
Plus encore : la porte de l’appartement du jeune homme et sa boîte aux lettres pris en photo pour l’intimider, ou encore cette fois, où l’avocate de la partie civile raconte que la prévenue a fait livrer un bouquet de fleurs chez son ex-belle-mère sans payer le fleuriste…
D’abord pour se justifier de ces actes, la suspecte avait, à l’époque, déclaré un litige à propos d’un bâtiment commercial qu’elle aurait pu financer pour le nom de la victime, mais l’enquête révèle qu’elle a menti, puisque la partie civile n’est propriétaire d‘aucun bien immobilier.
Elle qui veut désormais refaire sa vie dans une petite commune d’Eure-et-Loir et qui a retrouvé l’amour, reconnaît les faits par l’intermédiaire de son avocat qui plaide qu’elle a « été détruite par cette relation ».
15 mois avec sursis
Une destruction encore visible chez la partie civile. Une mauvaise expérience dans la jeune existence de son ancien copain, « je suis brisé mentalement, c’était une honte de sortir dans mon village avec tous ces faux comptes ». Il s’est éloigné de ses amis, « si je n’avais pas eu mes parents, je ne serais pas ici aujourd’hui », lâche-t-il avec émotion.
Aujourd’hui, il dit vouloir « essayer de refaire confiance à l’humain », même si le chemin sera encore long.
La jeune femme a été condamnée à 15 mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans. Elle a obligation de se soigner, interdiction d’entrer en contact avec son ex et ses parents, de paraître à Chartres et aux abords du domicile et du lieu de travail de la victime, qu’elle devra indemniser à hauteur de 5 000 €.
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