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Apocalypse à Formentera : Culture et Survie

by Nouvelles

Formentera n’est pas un mauvais endroit pour vivre la fin du monde. J’en ai déjà fait l’expérience pendant la pandémie, lorsque j’y suis allé pour un reportage et que je me promenais comme dans Je suis une légende sur l’île confinée, comme si j’étais le dernier être humain sur la planète, foulant de mon pied nu le sable vierge des plages désertes. Par un hasard du destin, j’y étais de nouveau lorsque s’est produit la panne, cet apocalypse.Les Baléares ont été épargnées, mais c’était hallucinant de voir comment la dialog avec le reste du pays était coupée et il semblait que tout le monde là-bas, disparaissait à la manière d’une grande et silencieuse extinction.

Passer quelques jours de printemps à Formentera,quand ce n’est pas encore la haute saison,est un vrai plaisir. On voit les amis locaux qui sont très détendus, on se tient au courant des nouveautés de l’île et on prépare l’arrivée des vacances d’été. À cette époque, il y a encore peu de monde, on est traité avec considération dans les bars de plage et les restaurants, il ne fait pas chaud et on peut parcourir l’île à vélo. Le revers de la médaille est qu’il est difficile de se baigner, l’eau est encore très froide, et il est dommage de ne pas pouvoir nager longtemps et de se plonger dans cette mer bleue enivrante, si tentante.

Avec toutes ses merveilles (l’explosion de fleurs,la lumière,le ciel étonnant,l’air diaphane parfumé au thym et à l’odeur de curry de l’immortelle),Formentera présentait quelques notes inquiétantes,comme si un présage flottait dans l’air. Une atmosphère légèrement surréaliste, avec un point de récit de J. G. Ballard, l’écrivain des catastrophes, des apocalypses et des paysages maladifs et dystopiques.

Il est vrai qu’on a toujours dit que si on ne se sent pas bien à l’intérieur, dans sa tête ou dans ses sentiments, il vaut mieux ne pas aller à Formentera, un endroit qui vous renvoie, magnifié, ce que vous avez en vous. Comme l’a souligné Ballard, « le paysage intérieur configure l’extérieur, et devient la réalité ».

Le premier jour, depuis la terrasse de ma chambre à l’auberge Rafal, j’ai assisté, surpris, à un enterrement dans l’église qui domine la place de la Constitució. L’irruption de la mort, avec le corbillard, le cercueil, les couronnes de fleurs dans cet espace lumineux et habituellement festif, a été un autre coup de semonce ballardien.

À ses Illetes, à côté du Molí de sal, au lieu du fuselage d’un avion coulé avec les ailes brisées, typique de l’imaginaire de Ballard, on voyait un grand voilier échoué, le Helisara, qui appartenait autrefois à Von Karajan et qui, échoué pendant la tempête de l’été dernier, n’a pas encore été retiré et se détériore et s’oxyde entre les rochers, avec la voile d’avant, le foc, déchirée et se balançant au vent comme une aile brisée. La longue plage voisine face à l’Illa dels conills était parsemée de petites méduses luminescentes (Pelagia noctiluca) qui mouchetaient la mer turquoise de leurs corps gélatineux violet-rosâtre et de leurs tentacules. Elles étaient si nombreuses qu’on ne pouvait même pas mettre le pied dans l’eau et une multitude d’entre elles mortes s’accumulaient sur le rivage.Au chiringuito Briss, à l’est de la plage d’Es Pujols, il y avait une autre méduse troublante : celle que portait tatouée sur la jambe l’une des serveuses et qui n’était pas l’un des animaux urticants mais l’être mythologique. J’ai fait remarquer à la jeune fille que son tatouage ressemblait à la Méduse Marine du British Museum, mais elle m’a dit qu’elle l’avait fait en hommage à la rappeuse Gata Cattana et qu’il s’agissait en réalité d’une copie d’un dessin de l’illustrateur et graffeur Don Iwana qu’elle avait vu dans un livre, le recueil de poèmes La escala de Mohs, de la chanteuse et poète décédée.

Mirant fixament cap a l’horitzó, més enllà del mar, tractant de discernir signes del cataclisme

Lorsque la catastrophe s’est produite, je l’ai appris très lentement. La réalité se déconnectait à petites doses comme les circuits de l’ordinateur Hal dans 2001,l’Odyssée de l’espace. Je recevais des appels de gens qui disaient que tout s’effondrait et qui disparaissaient ensuite, laissant place à un silence inquiétant. « Vous allez bien là-bas ? », étaient souvent leurs dernières paroles. Depuis Formentera, où la vie continuait comme si nous bénéficiions d’un sursis inexplicable, je regardais fixement l’horizon, au-delà de la mer, essayant de discerner les signes du cataclysme, la haute vague du tsunami d’obscurité qui engloutissait tout. C’était encore comme Jim, apercevant depuis le stade de Nantao le lointain éclat de la bombe sur Nagasaki. Un frisson parcourait l’île baignée de soleil. Lorsque nous avons finalement pris le ferry pour Ibiza, nous avons navigué silencieusement avec la sensation d’aller vers la débâcle en chevauchant les vagues. À l’aéroport, l’écran affichait déjà un vol annulé et des retards sur les autres. Nous avons finalement embarqué et volé absorbés, sachant que nous nous dirigions vers le vortex de cette apocalypse que nous portons toujours en nous.

Formentera et la Fin du Monde : une Expérience Surréaliste

introduction

Formentera, une île paradisiaque des Baléares, offre une expérience particulière, surtout quand il semble que le monde s’écroule. Le texte explore cette dualité, entre la beauté idyllique de l’île et l’ambiance inquiétante d’une possible apocalypse.

Le Paradis et la Menace

L’auteur décrit Formentera comme un endroit idéal pour une fin du monde, vu son expérience pendant la pandémie et la panne qui suivit. L’île, préservée initialement, offre une vision troublante du monde extérieur en perdition.

Formentera, en basse saison, présente des avantages : détente, rencontres avec les locaux, absence de foule.Cependant, l’eau froide et la toughé de se baigner sont des inconvénients.

Malgré ses atouts (fleurs, lumière, air parfumé), Formentera projette une atmosphère surréaliste, comme une œuvre de J.G. Ballard.L’île reflète ce que l’on porte en soi, amplifiant les sentiments.

Signes Précurseurs

Plusieurs éléments contribuent à cette atmosphère :

Un enterrement dans une église, symbole de mort dans un lieu de fête.

L’échouement du voilier Helisara, évoquant une catastrophe.

La présence de méduses luminescentes et urticantes sur les plages, rendant l’accès à la mer difficile.

Un tatouage de méduse sur une serveuse, rappelant le mythe et la mort de la rappeuse Gata Cattana.

L’Apocalypse et l’Exil

L’auteur expérimente lentement la déconnexion du monde, recevant des appels de personnes disparaissant. Formentera devient un lieu de répit, où la vie continue, tout en observant les signes du cataclysme.La traversée en ferry vers Ibiza symbolise l’entrée dans l’apocalypse, confirmée par les vols annulés et retardés à l’aéroport.


FAQ sur Formentera et la Fin du Monde

Q : Où se situe formentera ?

R : Formentera se trouve dans les îles Baléares, en Espagne.

Q : Pourquoi l’auteur qualifie-t-il Formentera d’endroit idéal pour la fin du monde ?

R : Il l’a expérimenté pendant la pandémie et la panne, où, malgré l’insouciance de l’île, l’isolement permettait de percevoir l’ampleur de la catastrophe.

Q : Quels sont les inconvénients de visiter Formentera hors saison ?

R : L’eau est froide, et il est difficile de se baigner.

Q : Comment l’atmosphère surréaliste de Formentera est-elle décrite ?

R : Elle est comparée à l’œuvre de J.G. Ballard, avec une ambiance inquiétante.

Q : Quels sont les symboles de la catastrophe mentionnés dans le texte ?

R : Un enterrement, un voilier échoué, des méduses et un tatouage de méduse.

Q : Comment l’auteur ressent-il la déconnexion du monde ?

R : Il reçoit des appels de personnes disparaissant.

Q : Que symbolise le trajet en ferry vers Ibiza ?

R : L’entrée dans l’apocalypse.


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