Un jeune homme de 17 ans suspecté d’avoir tué par balle un jeune réfugié Afghan, le 14 août à Colmar (Haut-Rhin)a été interpellé mardi 23 août 2022 à Sarcelles (Val d’Oise) après plus d’une semaine de cavale, d’après la procureure de la République de Colmar et de sources proches de l’enquête.
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Les « investigations se poursuivent »
L’interpellation a eu lieu vers 13 h 30 et « la personne a été placée en garde à vue », a détaillé la procureure Catherine Sorita-Minard, dans un communiqué sans préciser s’il s’agissait bien du tireur présumé comme l’ont affirmé à l’AFP plusieurs sources proches de l’enquête.
Selon l’une d’elles, la personne interpellée, placée en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre, est âgée de 17 ans, alors qu’un complice, tout juste majeur, est toujours recherché.
« Les investigations se poursuivent », a simplement souligné la procureure de Colmar.
Dans la soirée, des policiers du Raid et de la BRI, lourdement armés et épaulés par leurs collègues de Colmar et des CRS ont investi et bouclé hermétiquement une tour de 15 étages, située à 500 m des lieux de l’assassinat, sous les yeux de quelque 200 badauds et habitants de l’immeuble.
« Je suis rentrée du travail à 19 h et la police nous a interdit de rentrer » dans la tour, invoquant « des questions de sécurité », a déclaré une habitante, Annick Basse, à l’AFP.
Rixe et coup de feu
Le 14 août, la victime de l’assassinat était de passage à Colmar pour retrouver des amis dans le quartier Europe, quartier dit de Reconquête républicaine (QRR) situé à l’ouest de cette ville touristique. Le jeune homme, réfugié en France depuis 2017, a été tué d’une balle dans le thorax.
Importuné par les bruits d’un scooter, l’homme de 27 ans avait demandé au conducteur de s’éloigner. Ce dernier l’avait alors insulté, avant de revenir « avec plusieurs individus »avait détaillé, après l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour assassinat, Catherine Sorita-Minard.
Une rixe avait éclaté entre les deux groupes et, « alors qu’une partie des protagonistes se dispersait, un coup de feu était tiré par un individu, selon les témoins entendus dans le cadre de l’enquête, en direction de la victime »selon le magistrat.
Le jeune Afghan est décédé des suites de ses blessures à l’hôpital dans la nuit. L’autopsie a confirmé qu’il avait été atteint d’une seule balle.
Les proches soulagés
Le tireur présumé et son complice étaient depuis en fuite, au grand désespoir des proches de la victimedont le cercueil devait être rapatrié ce mardi vers l’Afghanistan.
« On remercie les policiers d’avoir attrapé la personne, c’est une bonne nouvelle », a réagi auprès de l’AFP Sardarwali Tarakhin, ami de la victime, visiblement soulagé comme d’autres proches par la nouvelle de cette arrestation.
Lundi 22 août, environ 200 personnes s’étaient réunies autour de son cercueil pour une cérémonie funéraire à la Grande Mosquée de Strasbourg. Ses proches, agacés que les coupables soient alors toujours en fuite, avaient réclamé « la justice ».
Employé dans une usine automobile à Mulhouse, le jeune homme laisse une femme et quatre jeunes enfants restés en Afghanistan, selon ses amis.
L’hypothèse du rodéo urbain en question
Sur Twitter, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est félicité de l’arrestation du tireur présumé. « La police gagne toujours à la fin. Merci aux enquêteurs pour leur travail acharné », a-t-il écrit.
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La police gagne toujours à la fin. Merci aux enquêteurs pour leur travail acharné. https://t.co/sDdT8bRbn4
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 23 août 2022
Peu après l’assassinat, le ministre avait dépêché à Colmar la CRS 8. Cette unité mobile de maintien de l’ordre susceptible d’intervenir dans de très brefs délais sur tout le territoire a multiplié les contrôles pendant quelques jours.
L’hypothèse d’un « rodéo urbain » avait été évoquée dans un premier temps comme un possible déclencheur à cette rixe mortelle avant d’être contestée. « Ce n’est pas parce que quelqu’un est en scooter qu’il fait un rodéo », avait relevé, deux jours après les faits, le maire LR de Colmar, Éric Straumann. « Cette arrestation permettra de comprendre les circonstances de cet assassinat. Félicitations à la Police », a tweeté l’édile.