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21. 1954-1963, Los Angeles – Le train de Brooklyn

21. 1954-1963, Los Angeles – Le train de Brooklyn

Au milieu des années 1950, un jeune chanteur fait sensation dans la communauté américano-mexicaine de Los Angeles pour ses performances R&B énergiques. Basculant sans effort entre l’anglais et l’espagnol, il attire particulièrement les jeunes filles qui affluent vers ses performances au stade El Monte Legion, un lieu idéalement situé juste à l’extérieur des limites de la ville de Los Angeles et donc non soumis aux réglementations racistes restrictives de la ville. Quand Elvis Presley émerge, certaines personnes commencent à décrire le chanteur comme l’Elvis latin, mais sa carrière naissante, qui comprend désormais plusieurs singles à succès, déraille lorsqu’il est arrêté et emprisonné pour le viol d’une jeune fille de 17 ans dans Griffith Park. Au lendemain de sa condamnation, sa véritable histoire émerge. En fait, il n’est pas latino mais le fils fugueur d’une famille juive hongroise du Massachusetts – quittant la maison à l’âge de 13 ans, il a traversé le pays en auto-stop jusqu’à Los Angeles où il a été recueilli par une famille mexicaine à Boyle Heights ; peu de temps après, il a adopté un nom espagnol et a commencé à se faire passer pour un mexicain-américain. Pourtant, à sa sortie de prison, un musicien-promoteur organise un concert de « bienvenue à la maison » pour le chanteur, qui attire la plus grande foule jamais vue au stade El Monte Legion, mais que ce soit à cause de son casier judiciaire, d’un paysage musical en pleine mutation ( la musique pop britannique Invasion a commencé) ou à cause des limites de son talent (le promoteur de son concert post-prison, lui-même un Grec-Américain que la plupart des gens supposent être Afro-Américain, se souvient de lui comme « un jive, des conneries, chanteur de rock’n’roll qui a chanté des changements d’accords de glace de quatuor tout faux »), il est incapable de renouer avec son succès antérieur. En 1963, il invite un ami saxophoniste à se joindre à lui pour jouer sur certains concerts qu’il a programmés à Tijuana. À ce moment-là, le chanteur boit beaucoup et après les dates de Tijuana et une semaine de fêtes sauvages, son ami en a assez. Ils se séparent dans la ville frontalière et à partir de ce moment, on n’entend plus parler du chanteur, que ce soit sous son nom d’origine ou dans son identité chicano d’adoption. Malgré les efforts ultérieurs des universitaires, des collectionneurs de disques et des journalistes, à ce jour, son sort reste totalement inconnu.

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