BAGDAD — Cela fait 20 ans que l’invasion américaine de l’Irak a commencé. Voici quelques dates clés de l’invasion et des développements qui ont suivi.
20 mars 2003 : L’invasion est lancée et Bagdad est attaquée avec des missiles et des bombes dans le but de cibler Saddam Hussein et de renverser le gouvernement.
9 avril 2003 : les troupes américaines prennent d’assaut Bagdad et la statue de Saddam est renversée sur la place Firdous lors d’un effondrement symbolique de son gouvernement.
1er mai 2003 : le président américain George W. Bush déclare la fin des opérations de combat majeures en Irak.
Août 2003 : Les premiers espoirs de paix s’éloignent. Une insurrection anti-coalition commence sérieusement. Les attaques comprennent un attentat à la voiture piégée contre l’ambassade de Jordanie ; un camion piégé qui démolit le siège des Nations Unies à Bagdad et tue l’envoyé principal de l’ONU, Sergio Vieira de Mello ; et le bombardement d’un sanctuaire de Najaf qui tue plus de 85 personnes, dont le chef chiite l’ayatollah Mohammed Baqir al-Hakim.
Décembre 2003 : Saddam est capturé dans un repaire souterrain près de Tikrit.
Mars 2004 : La résistance violente à la présence américaine s’intensifie. Quatre agents de sécurité sont pris en embuscade et tués à Fallujah, déclenchant une bataille pour la ville dominée par les insurgés à l’ouest de Bagdad. Al-Qaida en Irak, un mouvement sunnite militant qui attire certains des anciens membres des forces de sécurité baathistes de Saddam, mène l’insurrection.
Avril-août 2004 : Des affrontements éclatent entre les forces de la coalition dirigée par les États-Unis et les partisans du religieux chiite Moqtada al-Sadr, qui exige que les forces étrangères quittent l’Irak.
Octobre 2004 : L’inspecteur en armement américain David Kay rapporte que son équipe n’a trouvé aucune preuve de stockage d’armes de destruction massive.
Novembre 2004 : Suite à l’échec d’une première campagne américaine pour Fallujah, une deuxième bataille détruit une grande partie de la ville mais laisse le contrôle aux États-Unis.
Janvier 2005 : Les Irakiens choisissent un nouveau parlement lors des premières élections depuis la chute de Saddam. Les partis chiites et kurdes obtiennent une majorité écrasante après un boycottage largement sunnite.
Décembre 2005 : Les combats prennent le caractère d’une guerre civile sectaire entre chiites et sunnites, avec nettoyage ethnique, tueries et attentats terroristes dans les quartiers mixtes. Le nombre de morts s’alourdit dans tout le pays au cours des deux prochaines années parmi les insurgés, les forces de la coalition et les civils irakiens.
Janvier 2007 : Après avoir enrôlé des chefs tribaux sunnites sympathiques pour s’opposer à l’insurrection anti-coalition dans le soi-disant Réveil sunnite, le président Bush ordonne un renfort de 30 000 soldats américains pour contenir la propagation de la violence.
Fin 2008 : Après une année de chaos croissant, les forces de la coalition commencent à extirper les milices al-Qaida et chiites qui s’opposent au gouvernement élu. Barack Obama est élu président des États-Unis sur la promesse de retirer les forces américaines.
Décembre 2010 : Après de nombreux troubles politiques, le politicien chiite Nouri al-Maliki remporte un second mandat de Premier ministre, soutenu par al-Sadr.
Décembre 2011 : Les dernières troupes américaines quittent l’Irak, laissant la responsabilité de la sécurité à l’armée et à la police irakiennes.
2013-2018 : Des restes d’al-Qaïda en Irak, une nouvelle force terroriste émerge. L’État islamique d’Irak et de Syrie fait sortir les militants sunnites des prisons et mène une bataille pour établir un califat mondial de l’État islamique basé en Syrie. En Irak, le groupe État islamique prend le contrôle de Mossoul, Fallujah, Tikrit et Ramadi à la vitesse de l’éclair, contrôlant finalement environ 40 % du pays. Une campagne de bombardements américains, des opérations des forces spéciales et des milices chiites alliées à l’Iran renversent la vapeur. Le groupe État islamique est expulsé de ses bastions dans le nord de l’Irak et en Syrie, bien que les escarmouches se poursuivent dans des zones reculées.
Octobre 2019-janvier 2020 : La bataille contre le groupe État islamique étant pratiquement terminée, le mécontentement du public irakien déborde avec les manifestations antigouvernementales contre la corruption endémique, la médiocrité des services et le chômage qui éclatent à Bagdad et dans le sud à prédominance chiite. Les manifestations attirent des jeunes hommes et femmes qui campent les uns à côté des autres, un événement rare dans ce pays conservateur à majorité musulmane.
3 janvier 2020 : Les États-Unis assassinent le général iranien Qassim Soleimani, chef des forces expéditionnaires de la Force Qods, lors d’une frappe de drone près de l’aéroport de Bagdad. Le commandant de la milice irakienne Abu Mahdi al-Muhandis est également tué dans l’attaque, ce qui porte les tensions entre les États-Unis et l’Irak à leur paroxysme et fragmente plus tard les camps chiites rivaux.
Octobre 2022 : Après un an d’impasse politique après les élections de 2021, le parlement à majorité chiite choisit le dirigeant kurde Abdul Latif Rashid comme président. Il nomme le politicien chiite Mohammed Shia al-Sudani au poste de Premier ministre. Al-Sudani forme un gouvernement, promettant de lutter contre la corruption et d’améliorer le niveau de vie.