Ce matin du 15 janvier, jour du centenaire de notre syndicat, une lettre arriva : une invitation officielle du Vatican pour une audience privée avec le pape François. Nous avons décidé de la garder secrète jusqu’au dernier moment, ne voulant rien qui puisse compromettre cette rencontre.
Que le pape François, ce grand leader mondial, ait décidé de nous rencontrer, nous, les employés de l’État, un des secteurs les plus attaqués et qui a le plus souvent décidé de s’opposer au gouvernement, j’ai vite compris que c’était une prise de position politique.Il nous tendait la main, nous offrait un bouclier protecteur.
L’audience était prévue le 8 février à 8 heures. La nuit précédente, j’ai eu du mal à trouver le sommeil. L’anxiété et les nerfs m’envahissaient.J’étais conscient de l’impact qu’aurait la nouvelle si la rencontre se concrétisait.
Nous sommes arrivés à la résidence Sainte-Marthe près d’une heure avant le rendez-vous.Nous avons été conduits dans une sorte de salle d’attente où arrivaient d’autres invités participant à d’autres audiences. À côté de nous, trois religieuses mexicaines, âgées, nous ont raconté qu’elles étaient à la retraite et qu’elles avaient vécu 12 ans au Vatican au service d’un cardinal mexicain, Javier Lozano Barragán, un ami du Pape. Elles ont précisé que la veille de l’élection de François comme pape, cinq cardinaux avaient dîné dans l’appartement du Mexicain. À la fin du repas, deux de ces cardinaux, sûrement encore en quête de consensus, sont allés discuter sur le balcon. Deux autres l’ont fait dans une autre pièce, et quand Bergoglio s’est retrouvé seul, appuyé contre l’encadrement d’une porte, l’une d’elles, la plus audacieuse, celle qui avait cuisiné, lui a dit : « J’espère que demain, quand vous serez élu pape, vous nous inviterez à dîner. » Elles racontent qu’il leur a répondu avec un sourire. Quinze jours plus tard, le téléphone de cet appartement a sonné. Quand elles ont décroché, une voix s’est fait entendre : « C’est François, comment allez-vous ce soir pour venir dîner ? »
Après cette anecdote, j’ai profité de l’occasion pour leur demander comment on salue un pape et, dans ces instants, nous avons reçu une leçon accélérée de protocole.« vous devez lui serrer la main et seulement vous agenouiller un petit peu », m’ont-elles dit.
L’aide de camp nous a reçus, celui-là même qui est venu nous chercher pour nous dire de nous approcher d’une salle attenante parce que c’était notre tour. Je me souviens que la porte de la salle où se déroulait l’audience précédente était ouverte et là, de loin, je l’ai vu pour la première fois. Sa silhouette m’a rapidement marqué. Je m’efforçais de me souvenir de l’analyze politique que j’avais étudiée pour lui offrir une présentation de trois à cinq minutes, croyant que l’audience ne durerait pas plus longtemps.
Quand nous sommes entrés, il était visiblement affecté par les symptômes de ce qu’il nous a dit être une bronchite. De plus, il nous a demandé de parler fort, qu’il était congestionné et qu’il avait du mal à entendre, il toussait et était agité en parlant. Ce jour-là, j’ai décidé de ne pas donner ces détails à la presse. La première chose que j’ai faite a été d’apprécier qu’il nous ait reçus malgré cet état. Il nous a répondu que « ne pas le faire aurait été une discourtoisie ».
J’ai commencé mon récit par un rapport négatif sur la gestion du gouvernement, en insistant sur la détérioration progressive et grave des conditions de vie de tout le peuple. Il a interrompu pour la première fois. Il nous a raconté qu’il avait parlé au téléphone avec sa sœur María Elena, qui lui avait dit que le coût des médicaments dont elle avait besoin avait triplé en quelques semaines.
Je me suis rendu compte que ce pape, notre pape, argentin, faisait de la politique. il condamnait les guerres inadmissibles dans le monde, les persécutions, les exils forcés, il a ouvert l’Église au débat sur les diversités et le droit des femmes à décider. Il nous a rappelé qu’il avait reçu le président Milei pendant plus d’une heure, qu’il l’avait écouté exposer des théories économiques néolibérales déjà désuètes dans le monde et a dit : « Je leur ai parlé des pauvres, mais ils n’écoutent pas. »
Il était très intéressé tant par le parti au pouvoir que par l’opposition. Il a nommé Victoria Villarruel. Cela m’a beaucoup frappé. Il se souvenait même qu’elle avait été maltraitée par le pouvoir exécutif pour sa récente visite à Isabelita en Espagne. J’ai alerté sur la visite, impulsée par cette dernière, aux génocidaires en prison et sur sa légitimation de la dernière dictature militaire.
Ensuite, il a voulu connaître notre opinion sur l’opposition. Nous lui avons parlé des toughés et des luttes internes qu’ils traversaient.
Avant la fin de la rencontre, nous lui avons remis quelques cadeaux que nous avions préparés avec cœur.Parmi eux, une sculpture de Saint Artémides Zatti, infirmier de ma province qui avait été canonisé par lui.
À la fin de l’audience, nous lui avons serré la main et nous nous retirions. À la porte, je me suis retourné pour l’observer une dernière fois. Je me souviens de lui contemplant la sculpture de Zatti sur ses jambes.
Audience Privée avec le Pape François : Un Récit Détaillé
Table of Contents
Contexte de l’invitation
Le 15 janvier, jour du centenaire du syndicat, une invitation officielle du vatican pour une audience privée avec le pape François est reçue. La décision de garder cette invitation secrète jusqu’au dernier moment est prise.
Perception et Importance de la Rencontre
Le narrateur interprète l’invitation comme une prise de position politique du pape François, un signe de soutien envers les employés de l’État considérés comme un secteur souvent opposé au gouvernement. Il perçoit cela comme une main tendue et une forme de protection.
Préparatifs et Attente
L’audience est prévue pour le 8 février à 8 heures. La nuit précédant l’audience,l’anxiété et les nerfs sont palpables.
L’Attente et les Rencontres Préliminaires
L’arrivée à la résidence Sainte-Marthe se fait près d’une heure avant l’audience.Dans la salle d’attente, le narrateur rencontre trois religieuses mexicaines qui partagent une anecdote concernant l’élection du pape François et une invitation à dîner. Elles partagent également des informations sur le protocole pour saluer le pape.
Déroulement de l’Audience
Le narrateur décrit l’entrée dans la salle et sa première vue du pape. Il avait préparé une présentation de trois à cinq minutes. Le pape est décrit comme souffrant d’une bronchite, demandant aux interlocuteurs de parler fort. Le narrateur ouvre son récit sur la gestion gouvernementale. Le pape partage une conversation avec sa sœur, María Elena. Le pape a abordé des sujets tels que les guerres, les persécutions, les exils et les droits des femmes. Il a également évoqué sa rencontre avec le président Milei.
Échanges et Détails Clés
Le pape a montré de l’intérêt pour les partis au pouvoir et l’opposition, et a même mentionné Victoria villarruel. Le narrateur lui a ensuite présenté une sculpture de Saint Artémides Zatti.
Conclusion et Réflexions
L’audience se termine par des poignées de main. Le narrateur observe le pape contemplant la sculpture de Zatti.
Questions Fréquentes (FAQ)
Quand l’invitation a-t-elle été reçue ?
L’invitation a été reçue le 15 janvier,jour du centenaire du syndicat.
Quel était le but de l’audience ?
Il s’agissait d’une audience privée avec le pape François.
Quand l’audience a-t-elle eu lieu ?
L’audience a eu lieu le 8 février à 8 heures.
Quel était l’état de santé du pape lors de l’audience ?
Le pape était effecté par une bronchite.
Quels sujets ont été abordés lors de l’audience ?
Des questions politiques, les guerres, les persécutions, le droit des femmes et la rencontre du pape avec le président Milei.
Tableau Récapitulatif
| Événement | Détail |
| :—————————————— | :——————————————————————————————————————————– |
| Invitation | Reçue le 15 janvier, secrète jusqu’au dernier moment.|
| Perception | Vue comme une prise de position politique et une forme de soutien. |
| Date et Heure de l’audience | 8 février, 8 heures.|
| État de santé du pape | Souffrant d’une bronchite. |
| Sujets abordés | Politique, guerres, persécutions, droits des femmes, rencontre avec le président Milei, et commentaires internes sur la politique. |
| Cadeau offert | Une sculpture de Saint Artémides Zatti. |